La nouvelle tarification du transport urbain continue de provoquer le courroux des citoyens. Une tarification qui ne repose, selon les dires d’un quinquagénaire rencontré devant un abribus, sur aucune logique. Pour preuve, le citoyen qui se déplace, à titre d’exemple, de Djebel El Ouahch ou de la cité des Mûriers vers le centre- ville est appelé, expliqua-t-il, à payer le même tarif, c’est-à-dire 20 DA. Entre les deux quartiers précités et la destination finale, la distance n’est certainement pas la même. Et la question que de nombreux citoyens se posent aujourd’hui : pourquoi continuer à appliquer donc une tarification jugée injuste à plus d’un titre ? Une tarification obéit, il est clair, à des normes et à des règles strictes que tous les transporteurs doivent respecter. Malheureusement, la réalité, chez nous, est tout autre. A ce problème de tarification, faut-il ajouter celui des prestations de services accordées au citoyen. Des prestations qui laissent vraiment à désirer. Un constat qui fait l’unanimité au sein des citoyens, ou du moins ceux qui empruntent régulièrement ce moyen de transport. Des « usagers » qui sont effectivement pris en otage par des transporteurs peu soucieux de leur confort. Le mot qualité ne figure pas dans le jargon d’une corporation dominée, à dire vrai, par des énergumènes qui ne cherchent qu’une chose, une seule, comment gonfler la recette. Le reste importe peu. Un esprit qui dénote clairement la clochardisation d’un métier auquel accèdent facilement tous les postulants, sans sélection aucune, pédagogiquement parlant. En fait, ils ne sont pas soumis, comme c’est le cas des taxieurs, à une formation de base obligatoire avant l’exercice du métier. Un titulaire d’un permis de transport, fraichement acquis, peut être le lendemain le conducteur d’un bus ou d’un car de voyageurs ! Une aberration qui s’ajoute, ainsi, à d’autres. La direction des transports est appelée à remettre de l’ordre dans un secteur qui sombre dans une anarchie totale. Et à commencer par cette absurde et unique tarification, à revoir certainement.
M.Kherrab