Djoudi Attoumi, ancien secrétaire du colonel Amirouche et auteur de onze ouvrages dont trois consacrés au colonel Amirouche et des chroniques de guerre en deux tomes ainsi que ‘‘les appelés du contingent, ces soldats qui ont dit non à la guerre’’ , ‘‘Les femmes combattantes dans la guerre de libération’’ et autres livres dédiés à la révolution algérienne, a animé, à l’occasion de la commémoration de la journée du chahid , une conférence historique et littéraire jeudi après -midi à la salle de conférences de l’ex siège de l’APC de Chelghoum-Laid. Après l’hymne national, le maquisard fait, par la suite, un tour d’horizon sur la révolution de 1954 -1962, ses hauts et ses bas, ses joies et ses peines. Quand une opération ou une embuscade réussit et sans pertes humaines parmi nos rangs, c’est la joie. Quant aux douleurs, elles sont nombreuses. « Je ne peux les citer une à une.» Le conférencier avoue qu’il ne se retrouve pas quand d’autres, de surcroît l’ennemi, écrivent l’histoire de l’Algérie : « C’est ce qui m’a poussé à écrire sur notre histoire.» Le livre « Le colonel Amirouche » est édité en 18000 exemplaires. Et de confier : « Lors de l’opération –Jumelles-, sur les 12 000 moudjahidine, il en restait 4 000.» L’homme, qui connaît très bien la région, a cité les localités où il avait participé à des opérations : « De 1960 à 1962, 200 postes militaires français ont été investis dans cette région avec la participation des moudjahidate, auxquelles je rends hommage. D’ailleurs, j’ai réservé un livre à ces femmes courageuses dont Hassiba, Djamila et bien d’autres. Elles n’avaient peur de rien.». Ecrire l’histoire de son pays est un acte de bravoure et il faut du courage pour dénoncer certaines choses. Le conférencier fait part à l’assistance, assez nombreuse, de ses prochains livres. Son 11e livre est consacré à Salah Zamoum, le frère d’Ali : «Il a eu un parcours, une histoire.» Le 12e, intitulé «Les hommes de gloire», sera prêt vers la fin de l’année. Le 13e, en voie d’achèvement, est intitulé «Les imposteurs de l’histoire». Il devrait sortir en 2021. «Il faut rappeler qu’il y a l’histoire officielle et l’histoire authentique. Des aspects très importants sont occultés. Il faut les dénoncer et remettre les pendules à l’heure, a-t-il soutenu . » Je propose qu’on se réunisse entre moudjahidine et qu’on procède à l’enregistrement sur vidéo de tous les témoignages de ces hommes dont la plupart vivent dans l’oubli ou ont quitté ce monde avant qu’il ne soit trop tard ! Et de renchérir : « C’est le rôle des associations qui peuvent recueillir les témoignages et les mémoires des personnes âgées , il ne faut pas attendre uniquement les moudjahidine pour accomplir ce devoir tant attendu et qui sera d’un grand apport dans l’écriture authentique de notre histoire car il s’agit d’une guerre de plus de cent ans contre la colonisation .jusqu’à ce jour , la fermeture des archives, en particulier militaires et policières, freinait les travaux scientifiques sur la guerre d’Algérie. Les crimes de guerre perpétrés à l’encontre de la population algérienne, les tortures atroces, les « camps de regroupement » les essais nucléaires et la frayeur causée par la bombe.» Gerboise bleue. Ce jour-là, une bombe atomique venait d’exploser. et les autres exactions de l’armée française doivent apparaître au grand jour. » a-t-il conclu. A rappeler qu’une vente-dédicace des ouvrages de M. Attoumi a eu lieu à la fin de la conférence, et a duré plus de deux heures.
Berkane S.