Les bananes se sont affichées dans les marchés de détail à plus de 800 dinars le kilo. Et il n’est pas écarté que le prix de ce fruit tropical grimpe encore pour atteindre ou même dépasser les 1 000 dinars, au cas où aucune mesure n’est prise. Cette situation, qui est due à l’impact des restrictions imposées aux importations décidées par le ministère du Commerce du temps de Kamel Rezig, limogé lors du dernier remaniement gouvernemental, risque de perdurer. Loin d’être inédite, elle a été vécue durant l’été 2022, lorsque le kilo de bananes avait atteint le seuil des 1 000 dinars ; un niveau jamais atteint depuis la libération du marché de la banane en 2001. Depuis plus d’une année, les quantités importées ne cessent de baisser. La banane est de plus en plus rare. Du coup, ses prix augmentent. C’est la logique du marché et de la loi de l’offre et la demande. Pour faire face à cette situation, Tayeb Zitouni, l’actuel ministre du Commerce, a réuni jeudi au siège de son département les importateurs afin de leur exposer les nouvelles procédures d’importation de bananes et cela pour assurer la disponibilité de ce fruit à longueur d’année. Le ministère du Commerce a annoncé dans un communiqué rendu public les nouvelles dispositions relatives à l’importation de bananes, indiquant que l’opération sera désormais soumise à un nouveau cahier des charges. En un mot, cela signifie que le gouvernement a mis un trait sur les restrictions décidées par Kamel Rezig et a entrepris de les abandonner progressivement. Dans un premier temps, le département dirigé par Tayeb Zitouni a affirmé que l’octroi du document de domiciliation bancaire d’importation de bananes s’effectuera dorénavant « conformément à un nouveau cahier des charges ». La mesure vise à faire baisser le prix de ce fruit et assurer sa disponibilité en grandes quantités. La séance de travail tenue jeudi au siège du ministère du Commerce a donc été consacrée exclusivement à « la réorganisation du marché de la banane en Algérie à travers l’encadrement de l’importation de ce produit, suite à la flambée de ses prix sur le marché national », précise le communiqué. Lors de la réunion, Tayeb Zitouni a expliqué aux importateurs la nouvelle démarche, tout en exprimant la détermination de son département à appliquer avec rigueur la loi encadrant la lutte contre toutes les formes de spéculation. Il est à rappeler que les puissants barons de la spéculation ont par le passé réussi à détourner d’importants stocks de bananes dès leur arrivée aux ports algériens. L’année dernière, le président de l’Association d’orientation et de protection du consommateur et son environnement avait lancé un appel aux pouvoirs publics afin de suivre l’itinéraire des stocks importés, du port jusqu’aux détaillants. Une mission presque impossible ! En ce qui concerne les importateurs de bananes, l’année dernière, ils étaient au nombre de six (6) se partageant l’importation de 55 000 tonnes. Il convient de noter également que « pour l’année 2020, l’Algérie avait importé plus de 300 000 tonnes contre 240 000 tonnes en 2019 », d’après les données d’une société française, Alpex, considérée comme le principal fournisseur du marché algérien. Au niveau mondial, l’ « industrie » de la banane est toujours dominée par les multinationales américaines.
Mohamed M
Partager :