Après les taxis clandestins, c’est au tour des bus clandestins de faire leur apparition. Il ne s’agit nullement d’une blague ou d’une caricature, mais d’une réalité vécue quotidiennement par de nombreux habitants d’El Guemas, le plus grand des quartiers de Constantine, en termes de densité de la population.
En effet, ces bus viennent stationner chaque jour, en fin de journée, juste en face du centre médico-pédagogique Daksi 1, pour faire monter à leur bord le maximum de personnes sans respect de la ligne qui leur est affectée par la direction du Transport. Ils viennent dans cet endroit pour « narguer », en quelque sorte, les « vrais » fraudeurs, en fin de journée, à un moment où il n’y a pratiquement aucun autre moyen de transport. Une véritable aubaine pour ces resquilleurs, qui viennent, ainsi, remplacer les « vrais clandestins », bloqués, quant à eux, dans des bouchons interminables à l’intersection reliant les quartiers, Daksi, El Ryad et El Guemas. Ceci alors que les habitants du quartier subissent le calvaire, notamment en ce mois de carême. « C’est la loi du plus fort qui prévaut ici », se plaint un citoyen excédé par cette situation qui dure, selon lui, depuis de longues années. Renchérissant, un autre père de famille affirme que ce qui se passe ici échappe au contrôle de l’Etat. « Nous sommes effectivement pris en otages par ces transporteurs qui ne reculent devant rien pour arriver à leurs fins », nous dit notre interlocuteur en demandant à qui profite sincèrement cette anarchie ? Certainement pas à lui, qui ne cherche, en fait, qu’une chose : rentrer chez lui en toute quiétude après une épuisante journée de travail, sans qu’il soit soumis au diktat des chauffeurs de ces bus hors la loi. Il est à signaler que l’endroit sur lequel ces derniers ont jeté leur dévolu ne répond à aucune norme d’hygiène et de sécurité. Les services concernés sont plus que jamais appelés à remettre de d’ordre dans cette partie de la ville, où en plus du manque de moyens de transport en commun, la population souffre de l’insuffisance, sinon de l’absence d’éclairage public, de l’état exécrable des routes et des perturbations intempestives du réseau d’alimentation en eau potable, et la liste des vicissitudes est encore longue. Nous y reviendrons avec plus de détails dans nos prochaines éditions.
M. Kherrab
photo : archives
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