Certains comportements et réflexes reviennent comme un boomerang chaque année durant le mois sacré du Ramadhan et au-delà à El Tarf. Il s’agit évidemment de ces commerçants véreux, avides de gains faciles, qui usent et abusent de toutes sortes de stratagèmes pour engranger un maximum de profit. L’exemple le plus édifiant nous vient de l’oignon, condiment indispensable dans la préparation de presque tous les plats, surtout durant le mois sacré où l’on ne peut se passer du fameux « bourek ». Ce produit a atteint des prix vertigineux flirtant avec les 300 dinars le kilo, au grand désarroi des ménages. Il s’agit de l’oignon dit « dur » et non celui de saison, appelé « vert » ou « khadari ». Est-ce normal que ceux qui en ont acheté au prix de gros ou carrément des parcelles pour un prix moyen de 15 dinars le revendent à des prix démesurés ? La région de Dréan, située dans la wilaya d’El Tarf, est réputée pour la culture de l’oignon occupant la deuxième place à l’échelle nationale. Des professionnels dans cette culture nous ont déclaré que c’est de la folie de voir l’oignon atteindre de tels tarifs. Et d’expliquer qu’ils ont vendu leurs récoltes à des mandataires pour un prix moyen de 15 dinars. Ces mandataires stockent ensuite l’oignon quelque part et observent le marché. Puis, selon la sacro-sainte règle de l’offre et de la demande, ils alimentent le marché en quantités représentant moins que ses stricts besoins. D’où une demande qui va crescendo avec l’arrivée du mois du Ramadhan et qui entraîne automatiquement une envolée des prix. Ces spéculateurs maîtrisent le marché et l’alimentent à leur guise. Sinon, comment expliquer que les semaines précédant le mois de Ramadhan, le kilo d’oignon se situait entre 100 et 120 dinars ? Autre question, pourquoi au Ramadhan de l’année passée, le prix ne dépassait-il pas les 100 dinars ? Ces stratagèmes se produisent avec d’autres légumes à l’approche de Aïd al-Adha, à l’image de la courgette et de la carotte, nécessaires pour la préparation du fameux couscous. À chaque fois donc qu’une tension apparaît sur tel ou tel fruit ou légume, ce sont des actes de spéculation qui auront fait leur effet. Le même scénario se répète en ce qui concerne les viandes rouges et blanches. Lorsque ceux qui tiennent les cordes de ce négoce décident du prix, bonjour les dégâts sur le budget des ménages ! Vous l’aurez compris, ce phénomène apparait à l’approche de certaines fêtes religieuses comme el-Mawlid Ennabaoui Echarif, Achoura et Aïd al-Adha. Tout le monde remarquera par la suite que ces prix dégringolent juste après ces périodes. Donc, il est certain que les tarifs de l’oignon vont fondre pour retrouver des seuils raisonnables. Pour finir avec cette histoire de prix de l’oignon, notons qu’un mandataire a engrangé des bénéfices nets d’un demi-milliard pour cinq hectares achetés pour seulement 300 millions.
Iheb
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