L’Est républicain a 23 ans. Le 10 avril 2 000 est une date que nous tenons absolument à marquer avec beaucoup d’humilité ; une humilité vertueuse selon la conception que lui a donnée Descartes, dans une conjoncture pleine de défis pour le pays, ses institutions et la société algérienne dans toute sa diversité. Ce n’est ni un rituel, ni une cérémonie routinière que nous célébrons conformément à des habitudes protocolaires. Mais une halte annuelle et une occasion que nous saisissons pour rendre hommage à tous ceux et à toutes celles, qui ont contribué à sa naissance et à son maintien jusqu’à ce jour, ainsi qu’à tous les lecteurs occasionnels ou assidus, qui l’ont accompagné durant sa marche en quête d’une place honorable sur une scène médiatique en perpétuel questionnement dans un monde qui évolue à toute vitesse. Un monde où nous sommes tenus, déontologiquement et éthiquement, à nous adapter et à répondre en même temps aux différentes problématiques qu’il met sur notre chemin, qu’elles soient d’ordre technologique ou d’ordre moral. Si nous sommes toujours là, c’est grâce à nos fidèles lecteurs et lectrices, qui prouvent inlassablement chaque jour, que le fait de tenir un journal en papier entre ses mains est bel et bien devenu un acte de résistance à un moment où tout est en train de se digitaliser à vue d’œil. Il s’agit d’une performance, qui a son charme dont l’impact psychologique est chargé de valeurs humanistes. C’est pour ce lectorat avec qui nous partageons les inquiétudes, mais aussi les espérances d’un demain moins stressant et porteur d’espoir, que nous avons pris l’engagement de ne jamais servir de tremplin au désespoir et à l’accablement. Durant les 23 années qui sont passées, L’Est républicain s’est fait une obligation de ne pas tomber dans des attitudes excessives, en mettant en exergue une de ses principales devises : offrir au lecteur une information réelle et crédible, dénuée de toute tentation de manipulation. Nous nous sommes attelés avec beaucoup de dévouement à accomplir cette mission, en se référant à notre conscience et aux exigences de l’intérêt général. Aussi, notre combat contre la désinformation est quasi-permanent, car nous comptons poursuivre notre route en étant en conformité avec les normes morales. Pour Annaba, où nous sommes nés, pour l’Est algérien, jusqu’à ses lieux dits les plus reculés, pour l’Algérie, ses villes, ses villages, ses campagnes et son Sahara, nous avons prêté le serment de ne pas faire de notre métier un fonds de commerce. Durant les 23 années qui sont passées, nous nous ne sommes jamais déconnectés des préoccupations exprimés par nos confrères, quelles que soient leurs lignes politiques ou leurs langues d’expression. S’il nous est arrivé de ne pas partager avec eux certains points de vue, cela n’a en aucun cas été pour nous une justification pour tourner le dos aux principes nobles du respect, de la considération et de l’amitié. Nous aimons tous l’Algérie, mais chacun à sa manière et dans son propre style, dans une diversité vécue en communion.
Mohamed Mebarki
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