Mme Fatoum Akacem n’est plus PDG de Saïdal. Elle a été démise de ses fonctions lors d’une réunion du Conseil d’administration. En poste depuis un peu plus de trois ans, elle vient d’être remplacée par un cadre, qui occupait précédemment le poste de directeur commercial au sein du groupe pharmaceutique public. Elle a occupé plusieurs fonctions au sein de Saidal, directrice du département marketing et information médicale, directrice du département partenariat et développement industriel et directrice du département partenariat et export, avant d’accéder au poste de PDG. Le 18 janvier dernier, elle était en appel devant les membres de la commission des affaires économiques, de l’industrie, du commerce et de la planification de l’APN. Lors de cette séance, elle avait évoqué les ambitions du groupe, qui, selon elle, envisageait à moyen terme de relever ses exportations à hauteur de 5% de son chiffre d’affaires. Il convient de noter qu’en marge de la visite effectuée au courant du mois de janvier à Boufarik, ponctuée par l’inauguration d’une usine de montage de stylos d’insuline, Ali Aoun ne s’est guère embarrassé de protocoles pour dresser un implacable état des lieux, en exprimant avec beaucoup d’amertume la situation déplorable dans laquelle se trouvait le groupe pharmaceutique public. « Il est temps de lancer une réforme. Je vous l’ai déjà dit : ce groupe doit être la locomotive de la production de médicaments du pays. On ne doit plus compter sur les laboratoires étrangers. Saidal doit reprendre sa place d’antan », a-t-il tancé dans un message d’une sévérité marquée adressé aux responsables actuels d’un groupe qu’il a lui-même dirigé entre 1995 et 2008. « A part un ou deux cadres centraux, tout le reste doit être écarté. Je vous ai donné des instructions à plusieurs reprises pour écarter tel ou tel responsable », a-t-il constaté, avant de lancer un avertissement aux concernés. « Si vous continuez à tergiverser encore, vous allez partir avec eux », dans une sérieuse mise en garde adressée à la PDG du groupe. Début mars, Ali Aoun est apparu plus remonté que jamais contre les cadres dirigeants de Saidal, et il l’a manifesté publiquement lors d’un déplacement en terrain. « On n’a pas cessé de dire que Saidal a été détruite et vous continuez à la détruire. Aujourd’hui, je lance un dernier avertissement au top management de Saidal », a-t-il fulminé avec la désillusion de celui, qui n’arrive plus à contenir sa colère face à une situation marquée par le laxisme dans sa forme la plus négative ; celle qui constitue une barrière infranchissable pour toute évolution. « Le train de Saidal ne veut pas démarrer et ce n’est pas pour une défaillance technique mais des gestionnaires de cette société », avait-il déploré, avant d’affirmer que « les mentalités au sein de Saidal doivent changer ». « Je vous ai déjà donné des orientations par le passé mais rien n’a été appliqué jusque-là », a-t-il regretté, en mettant en garde pour la seconde fois tous ceux qui se complaisent dans l’inertie. « Maintenant, je vais prendre mes responsabilité. Ça doit changer, et ça doit changer rapidement. Si vous voulez que ça change appliquez ce que je vous ai demandé: il y a quelques gestionnaires dans la centrale qui doivent être relevés. Jusqu’à quand vous allez attendre », avait-il averti, s’engageant à procéder à un profond assainissement dans les prochains jours. « La semaine prochaine je vais prendre mes responsabilités en tant que responsable de ce secteur », avait-il lâché. « Vous allez être pénalisés plus que les autres parce que vous utilisez l’argent de l’Etat et vous n’êtes pas capables de gérer. Ça va être très grave pour vous », avait-il lancé dans une menace explicite à destination des cadres dirigeants de Saidal. « Je suis très déçu, et ma déception aura des conséquences », avait-il mis en garde.
Mohamed Mebarki
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