Les producteurs d’oignons verts de la région de Dréan, où des champs qui s’étendent à perte de vue accueillent les visiteurs à l’entrée de l’agglomération, vendent leur produit à des prix qui semblent défier toute concurrence. Des camionnettes chargées de ce légume essentiel pour les préparations culinaires sont visibles dans les quartiers de la ville d’Annaba. Les détaillants qui s’approvisionnent directement auprès des producteurs cèdent le kilo à cinquante dinars. Pour les autres qui achètent sur le marché de gros, ils payent, bons de livraison à l’appui, cinquante dinars, représentant la marge bénéficiaire des intermédiaires. Les revendeurs vendent ensuite les oignons à cent dinars le kilo, ce qui peut sembler excessif. De plus, les fanes sont coupées et jetées alors qu’elles peuvent être utilisées pour cuisiner. Les mandataires sont les premiers à profiter sur le dos des consommateurs, suivis par les détaillants qui poursuivent leur désir de gagner. Les consommateurs n’ont alors d’autre choix que de subir ces pratiques peu scrupuleuses. Par ailleurs, l’indisponibilité d’oignons secs, qui ont atteint des prix spéculatifs allant jusqu’à 300 dinars le kilo, sera, avec espoir, bientôt résolue. L’État annonce mettre en vente sur le marché national 60.000 tonnes de ce produit importé du Soudan, ce qui devrait faire baisser les prix. Les spéculateurs risquent ainsi de perdre dans l’affaire car les oignons secs risquent de germer.
Ahmed Chabi
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