Moussa Faki Mahamat. C’est lui qui a failli mener l’Union africaine à l’implosion, lorsqu’en juillet 2021, il avait accordé à l’Etat d’Israël, dans des circonstances suspectes, du moins très ambigües, le statut d’observateur auprès de l’organisation continentale. Même si elle avait été ajournée lors du sommet de 2022, sous la pression de certains pays menés par l’Algérie et l’Afrique du sud, l’accréditation a fini par provoquer une fracture. Ainsi par la « faute » de cet homme, connu pour être très proche aussi bien de cercles au pouvoir au du Maroc que des réseaux israéliens installés à Rabat et dans plusieurs capitales africaines, des dissensions ont éclaté entre membres de l’Union africaine, une institution portée jadis vers les idées de libération et d’émancipation de toute tutelle étrangère, favorable à la lutte du peuple palestinien, que le Makhzen veut absolument soumettre à Tel Aviv. Si La commission mise en place à l’effet de traiter cette question ne s’est jamais réunie, c’est parce que les différends sont savamment entretenus par certains pays ouvertement aliénés à la volonté de l’Etat d’Israël et à leur tête le régime marocain, dont les agents n’ont jamais cessé de mener une campagne pro-israélienne dans le continent. Quelle est la position de Moussa Faki Mahamat dans ce vaste plan, qui vise en premier lieu à neutraliser toute solidarité africaine avec la Palestine, isoler les pays connus pour leur soutien irréversible au Palestinien à leur tête l’Algérie ? La question reste posée, en ce qui concerne l’actuel président de la commission de l’UA et ses liens énigmatiques. La manière avec laquelle, il vient de céder aux pressions démontre clairement qu’il s’est aligné aux côtés de ceux qui ont décidé de frapper au cœur de l’UA, l’Algérie en l’occurrence. La violation flagrante et inacceptable des règles protocolaires et juridiques dans la dernière affaire d’une obscure représentation permanente de l’Union du Maghreb auprès de l’Union africaine, illustre parfaitement les intentions de Moussa Faki Mahamat. Celui-ci et vu son profil ne pourra jamais dire qu’il avait été induit en erreur ou ayant fait l’objet d’une manipulation. « Le royaume chérifien, qui a récemment signé un accord de coopération sécuritaire avec Israël, est l’une des têtes de pont de cet Etat sur le continent, tout comme le Rwanda et l’Ouganda ». C’est le journal Le Monde, qui le dit. Une publication que l’on ne pourrait pas accuser d’adopter une ligne anti-israélienne ou anti-marocaine ! Il est donc clair que le rôle confié à Moussa Faki Mahamat est d’attiser les conflits au profit d’Israël et par conséquent à son vassal le Maroc. Parmi les cercles, qui ont une grande influence au Maroc, et qui comptent l’utiliser comme un cheval de Troie pour aider Israël à mieux s’introduire en Afrique, parmi ces lobbies dont l’influence dépasse tout ce que pourrait imaginer les meilleurs connaisseurs de l’Amérique et ses mœurs politico-idéologiques, figure l’American Israel Public Affairs Committee, le fameux AIPAC, fondé en 1951 par des défenseurs acharnés de l’Etat d’Israël dont le soutien au Maroc. Ce puissant lobby entretient des relations poussées et multiformes avec la monarchie alaouite depuis la fin des années 1950. Ses dirigeants les plus influents sont de hauts dignitaires religieux juifs dont nombreux sont d’origine marocaine. Le Makhzen, dont la soumission au lobby sioniste activant aux Etats-Unis ne date pas d’aujourd’hui, est certainement derrière cette grossière manipulation. Ce n’est guère surprenant de la part d’un régime qui a par le passé honoré des leaders sionistes connus pour leur extrémisme à l’image de l’ancien grand rabbin d’Israël, Shlomo Amar, décoré du Wissam alaouite de classe exceptionnelle.
Mohamed Mebarki
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