D’une superficie de plus de 5.500 hectares, la plus grande zone humide salée d’Afrique du Nord, le lac Fetzara, à une vingtaine de kilomètres du chef-lieu de wilaya, est dans un état catastrophique, surtout qu’elle est menacée par l’assaut du béton devant la passivité et l’indifférence des autorités locales. C’est un constat désolé de l’Association nationale de la protection de l’environnement et de la lutte contre la pollution, entre autres, qui sonne le tocsin et appelle le ministère de l’Environnement à prendre les mesures nécessaires pour sauver ce qui peut l’être dans cette zone hautement stratégique mais profondément vulnérable. L’un des plus importants espaces migratoires et d’hibernation est livré à l’agression quotidienne de l’Homme. Ce lac se caractérise, chaque hiver, par une fréquentation très importante de plus de 30.000 oiseaux migrateurs qui y viennent pour nidifier et se reproduire tout autant que de nombreuses autres espèces animales aquatiques et subaquatiques. Les membres de l’association luttent pour l’application des dispositions de différentes conventions ratifiées par l’Algérie, dont Ramsar. La convention Ramsar n’est pas scrupuleusement appliquée, ce qui menace sérieusement la faune et la flore des zones humides. Elle sert de cadre à l’action nationale et à la coopération internationale pour la conservation et l’utilisation rationnelle des zones humides et de leurs ressources. Négocié tout au long des années 1960 par des pays et des organisations non gouvernementales préoccupés devant la perte et la dégradation croissantes des zones humides qui servaient d’habitats aux oiseaux d’eau migrateurs, le traité a été adopté en 1971 et entré en vigueur en 1975. Les inquiétudes de la société civile concernent en premier lieu l’extension des zones urbaines aux dépens des zones naturelles. À relever que les eaux du lac Fetzara dérivent des oueds El Hout, El Mellah, Zied et El Aneb, ainsi que celles qui se déversent le long des pentes périphériques. Durant la saison pluvieuse, l’eau remonte jusqu’à la côte de douze mètres du niveau du centre du lac. La superficie submergée en hiver est de l’ordre de 5.800 hectares, ce qui peut atteindre le site d’implantation du projet de Draâ Errich, entre autres. Les autorités compétentes devraient s’atteler à trouver des solutions afin de protéger ce patrimoine naturel.
Z. A.
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