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Zakat El Fitr : des polémiques stériles : Les débats ont été tranchés par l’usage de l’argent

Zakat El Fitr que des générations et des générations d’Algériens ont toujours assumé depuis des décennies dans la discrétion la plus absolue et sans en faire un sujet à polémique, est devenue aujourd’hui une question controversée en Algérie. A l’inverse de leurs ainés, qui s’appliquaient à tout moment à vivre leur foi sans faire trop de bruit, les nouvelles générations, sous influence de plusieurs tendances religieuses, s’agitent souvent pour des questions de forme, reléguant en seconde position ce qui est réellement fondamental sur le plan spirituel. La polémique de cette année, déclenchée sur les réseaux sociaux à propos de cette aumône obligatoire marquant la fin du mois de ramadhan, a enflammé la Toile. Dans un article consacré à ces querelles pour le moins factices, TSA a vite conclu à une opposition entre des adeptes d’un islam modéré et des partisans d’une ligne rigoriste, pour ne pas dire salafiste pure et dure. Pour le média en ligne, « la société algérienne semble aussi divisée à en juger par la teneur des commentaires et avis des internautes ». Selon la tradition islamique, inspirée de la vie du prophète, la Zakat El Fitr doit être sortie à l’aube de l’aïd. Elle est composée de deux mesures d’orge ou de dattes. « Elle est imposée à tout musulman qui possède plus de sa ration journalière, même aux nouveaux nés. La quantité que doit sortir chaque famille dépend donc du nombre de membres qui la composent ». « Les Algériens ont pris l’habitude de donner aux pauvres l’équivalent en argent de deux mesures de semoule », écrit la même source. En ce qui concerne cette année, le montant de la Zakat a été fixé à 120 dinars pour chaque membre de la famille ; c’est-à-dire le même que l’année dernière. En dépit de l’inflation et de la chute de la valeur de la monnaie locale, le ministère des Affaires religieuses n’a pas estimé utile majorer le montant, devenu insignifiant. Il est à rappeler que de nombreux pères de familles sortent le double ou le triple de ce qui leur est exigé sans ameuter la foule. « Cela n’a jamais posé problème, jusqu’à ces dernières décennies qui ont vu l’émergence de courants rigoristes et extrémistes », selon TSA, qui souligne que « ce sont ces derniers qui font campagne sur les réseaux sociaux pour un suivi à la lettre de la Sunna. A la lettre, dans ce cas de figure, signifie que la zakat doit être donnée en orge, comme le faisait et comme l’a dit le prophète. Les hadiths authentiques soutenant cet avis sont largement partagés ». « Des fetwas prêtées à Cheikh Ferkous, leader du courant salafiste rigoriste en Algérie, sont reprises comme des injonctions desquelles il ne faudra pas s’écarter. Une liste de produits « conformes », avec leur mesure, est même établie (orge, semoule, farine, couscous…) », lit-on encore. « Un commerçant a même fait le buzz en inventant un emballage spécial zakat. Il a emballé ses produits (céréales et légumes secs) dans des petits sachets contenant l’équivalent en valeur de la mesure en orge édictée par le prophète », rapporte TSA. A vrai dire, le débat n’a pas lieu d’être, puisque les divergences théologiques ont été tranchées depuis plus d’un siècle, par l’usage de l’argent en espèces.

M.M

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