En visite de travail avant-hier, lundi 17 avril, à Biskra, TahaDerbal, ministre de l’Hydraulique, a rappelé que l’État algérienœuvrait à assurer une sécurité hydrique à tous les habitants et utilisateurs de l’eau et que Biskra était une wilaya chanceuse du fait de la présence, dans son sous-sol, de nappes phréatiques et albiennes exploitables. « D’autres wilaya n’ont pas cet atout. L’exploitation de l’eau doit tendre vers des perspectives de développement visant la diversification de l’économie en dehors des hydrocarbures. La sécurisation hydrique des palmeraies est une priorité. Je tiens à saluer les efforts et le rendement des agriculteurs et des producteurs de dattes faisant de la wilaya de Biskra un pôle national de production agricole. Le secteur de l’hydraulique est la locomotive de l’essor national. Le ministère sera toujours un accompagnateur et un partenaire des particuliers, des industriels et des cultivateurs dont les besoins en eau sont vitaux », a-t-il précisé. A travers un exposé renforcé de statistiques et de montants budgétaires, présenté par les responsables locaux de l’hydraulique, le ministre a pris connaissance de la situation du secteur à Biskra ainsi que des réalisations et des projets planifiés pour améliorer l’accès de tous à une eau saine. Prenant la parole, Lakhdar Seddas, wali de Biskra, a énuméré, quant à lui, plusieurs lacunes et déficiences atteignant négativement le secteur de l’hydraulique dans ses trois volets que sont l’exploitation des ressources hydriques, la gestion administrative et la distribution dans les villes, les villages et les exploitations agricoles.
Un réseau de distribution vétuste
« Bien qu’elle possède un potentiel hydrique d’importance, la wilaya de Biskra connait des perturbations dans la disponibilité et la distribution de l’eau potable pour les habitants et d’irrigation pour les agriculteurs. Malgré un décret de 2011 stipulant de céder la gestion du réseau de distribution de l’eau à l’Algérienne Des Eaux (ADE), seulement quatre communes sur 27 sont gérées par cette entreprise publique tandis que les autres sont toujours à la charge des municipalités. Nous avons une myriade de projets non-achevés, comme le centre de traitement des eaux usées, des puits scellés et au moins quatre communes, Ain Zaàtout, El Faidh, Zeribet El Oued et des quartiers du chef-lieu, souffrant de crise hydrique. Cette crise s’étend de manière endémique à la zone septentrionale de la wilaya. Le réseau d’AEP (Alimentation en Eau Potable, ndlr) de la ville de Biskra est vétuste. Ce qui hypothèque tous les plans d’aménagement et de réfection de la voirie constellée d’affaissements du terrain. A court, moyen et long termes, la wilaya de Biskra a besoin d’un vaste plan de réorganisation du secteur de l’hydraulique. Dans l’immédiat, car la situation est urgente, il nous faut 800 millions de dinars pour rénover le réseau souterrain de l’AEP du chef-lieu de la wilaya », a-t-il plaidé. Le ministre s’est dit attentif aux préoccupations émises par le wali. Il a assuré que tous les dossiers évoqués sont au centre d’études dans les départements du ministère. A noter que la direction de l’Hydraulique de Biskra déploie des efforts conséquents pour sécuriser la disponibilité de l’eau à tous ses clients de plus en plus importants et en assurer une distribution équitable. Elle comptabilise 17.000 puits, permet aux fellahs d’avoir de l’eau, gère un réseau de distribution de ce précieux liquide de presque 2.000 kilomètres dont d’importantes sections sont délabrées et usées et intervient dans toutes les cités nouvelles ou anciennes pour offrir ses services, a-t-on mis en avant. Cependant, des dizaines de foyers de Biskra, relève-t-on, pâtissent de crises hydriques chroniques ou intermittentes. Ce qui les pousse à s’équiper de pompes électriques et de réservoirs, à recourir au service des colporteurs d’eau et à acheter de l’eau minérale en bouteille. De plus, des dizaines d’exploitations agricoles subissent les contrecoups d’une terrible sécheresse mettant en péril leurs productions. C’est dire que les hydrauliciens et autres corporations associées ont du pain sur la planche pour satisfaire les besoins en eau d’une population en attente d’un service aux normes admises.
Hafedh Moussaoui
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