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Surconsommation en prévision de l’Aïd à Souk-Ahras :  Les familles modestes échaudées par les dépenses

En cette dernière décade du Ramadhan, les rues de Souk-Ahras sont de plus en plus animées durant les soirées. Nous avons écho que c’est le mêmescénario dans les autres grandes agglomérations de la wilaya. C’est évident, les familles pensent à Aïd al-Fitr. En plus des exigences traditionnelles liées à la préparation de cette fête en matière de confiseries et autres, elles doivent s’acquitter d’un devoir inaliénable, à savoir celui d’acheter des habits neufs aux enfants. C’est justement là que le bât blesse. Certaines d’entre elles, pour ne pas dire la majorité, se retrouvent entre le marteau et l’enclume. Elles peuvent choisir de mettre le paquet financièrement et opter pour les articles de luxe, ce qui ne manquera pas d’obérer sérieusement leurs budgets, en assumant l’impact que cela peut avoir sur les dépenses domestiques à venir. Sinon, choisir la solution la moins coûteuse de se rabattre sur la marchandise chinoise. Or, pour solutionner ce dilemme embarrassant, les parents penchent plutôt pour le luxe. Et pour cause, les enfants, argue-t-on, ne veulent pas éprouver le moindre complexe le jour-J envers leurs copains dont les parents sont friqués. En effet, certaines familles aisées n’hésitent pas à dénouer les cordons de la bourse, souvent par esprit de grandeur mal placée, pour leur offrir les habits les plus chics. Tout cela est lié, comme on peut aisément l’imaginer, à la question des moyens des uns et des autres. Ne parlons pas des familles aisées qui peuvent se permettre des folies à cet effet mais du sort inquiétant des familles les plus modestes. Celles-ci sont déjà échaudées par le coût exorbitant de la vie de tous les jours et davantage encore par celui enregistré durant ce Ramadhan concernant les produits de large consommation. Faut-il rappeler que les fruits et légumes, ainsi que les viandes, ont connu une hausse jamais égalée auparavant et qui est allée en s’aggravant au fil des jours. Au grand désespoir des foyers aux ressources limitées. A ce propos, les habits sont jugés exceptionnellement chers cette année. Pour un couple qui a plusieurs enfants, ça va être très dur de leur trouver des tenues à leur convenance, connaissant surtout les goûts extravagants de certaines filles, quelque soit leur l’âge. En effet, les prix affichés dans certaines vitrines pour des ensembles complets donnent le tournis. Une grand-mère rencontrée au hasard dans une rue bondée de la gent féminine qui traînait une ribambelle de petits enfants en quête de quelque occasion de solde, nous a fait cette édifiante réflexion : « On ne sait pas ce qui s’est passé depuis l’année passée pour que les prix aient connu une augmentation aussi effarante. Vu les tarifs affichés, il faut vraiment une fortune pour pouvoir satisfaire tous ces gamins qui ne se contentent pas, loin s’en faut, de n’importe quelle qualité. On se demande où l’on va comme ça. Les pauvres n’ont plus leur place dans notre société ». 

Hamid Fraga

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