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Guelma / Précarité dans le milieu rural isolé : Une famille hors du temps à Oued Cheham

La misère dans laquelle vit une famille paysanne dans la commune d’Oued Cheham, relevant de la wilaya de Guelma, est exceptionnelle. Elle ne manque pas d’émouvoir les cœurs les plus durs au vu de la précarité sociale profonde qui est la sienne. Il s’agit d’un couple disproportionné en âge avec quatre enfants, qui semble s’accommoder, à son corps défendant, de la vie campagnarde avec ses attributs aléatoires les plus insupportables. Ceci sans chercher à se laisser séduire pas même par l’option semi-urbaine à laquelle beaucoup de ruraux n’ont pas pu résister, allant jusqu’à laisser tomber leur travail de la terre, leur prospère ressource naturelle. Le père, nonagénaire, arrive difficilement à entretenir son foyer avec la mince allocation de solidarité (3.000 dinars) accordée par l’Etat aux vieillards, La mère, quadragénaire, atteinte d’arriération mentale, essaye tant bien que mal de s’occuper des tâches domestiques. Cependant, elle ne semble pas accorder le moindre souci à l’hygiène corporelle de sa progéniture en dépit de la présence, à quelques dizaines de mètres du foyer familial, d’une fontaine publique. Leurs enfants, dont un des jumeaux a été confié à l’adoption à des proches parents, sont en quelque sorte livrés à eux-mêmes sur ce plan-là. Le soir, cette famille qui n’est pas raccordée au réseau électrique s’éclaire à la bougie. C’est dire qu’elle est privée du strict minimum en matière de commodités sociales. L’aînée, âgée de sept ans, n’est pas scolarisée à cause du manque de moyens de la famille. Un reportage réalisé par un confrère de la radio locale et diffusé sur les réseaux sociaux n’a pas manqué d’inspirer les autorités, en premier lieu la wali, pour lui consacrer une journée d’assistance. Cette opération a été effectuée par une équipe médicale de la polyclinique d’Oued Cheham, sous le haut parrainage de la cheffe de l’exécutif et le patronage du directeur de la Santé, et sous la supervision de la directrice de l’Etablissement Public de Santé de Proximité (EPSP) de Bouchegouf. Composée d’un médecin généraliste, d’une psychologue et d’un groupe de paramédicaux, l’équipe en question s’est rendue sur place. “En se présentant chez cette famille qui est logée dans une vieille maison en tuiles localisée en hauteur aux fins fonds de la commune où même en été, semble-t-il, la température reste relativement basse, nous avons été interloqués par les conditions autrement précaires dans lesquelles elle vit. Nous avons commencé par en nettoyer l’intérieur en jetant tout ce qui pouvait constituer un risque hygiénique et était hors d’usage, que nous avons remplacé par des effets neufs. Ensuite, nous avons procédé à la vaccination du jumeau âgé de trois ans, du cadet âgé de quatre ans et de l’aînée, qui ont été privés de l’ensemble des vaccins postnataux. Nous avons décidé de scolariser l’aînée dès la prochaine rentrée. Par ailleurs, nous avons offert aux gosses des effets vestimentaires neufs pour l’Aïd. Ceci grâce à l’importante somme collectée auprès des âmes charitables suite à l’appel lancé par une de nos agents de la polyclinique d’Oued Cheham sur Facebook. Nous avons également soumis tous les membres de la famille à des consultations médicales et psychologiques. En somme, nous avons contribué à sortir cette famille de la triste et pénible situation qui était la sienne jusque-là, arrachant cette réflexion au père : Je remercie beaucoup l’Etat algérien qui, par cette action, vient de combler de bonheur les enfants à la veille de l’Aïd, avantage auquel ils n’ont jamais accédé auparavant à cause du manque de moyens”, nous a rapporté Houria Merabtine, la directrice de l’ESPS. Melle Merabtine a tenu à préciser que l’équipe qui a été chargée de cette mission était encadrée par les responsables de la polyclinique qui ont fait le déplacement avec leurs propres véhicules. Espérons, enfin, que la majoration de l’allocation de solidarité accordée aux vieillards qui, sur décision du président de la République, va être portée à 7.000 dinars, ajoutée à l’importante somme qui lui a été attribuée à cette occasion, aidera cette famille à sortir un tant soit peu de l’abîme social dans lequel elle est plongée.

H. F.

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