Trois (3) sites de Batna ont été récemment portés sur l’inventaire additif des biens culturels de la wilaya, a indiqué à l’APS le directeur de la Culture et des Arts, Abdelhak Amer Barhou.
Il s’agit des sites dont les dossiers ont été approuvés par la commission de wilaya des biens culturels lors de sa réunion du 17 avril courant, consacrée à cette question, à savoir le site archéologique de Lambiridi dans la commune d’Oued Chaaba, la Mosquée des Sept Dormants à N’gaous et la grotte de Ghar Benchettouh, dans la commune de Taxlent.
L’opération de classement entre dans le cadre de la préservation du patrimoine culturel que recèle la wilaya, notamment le patrimoine matériel constitué de sites archéologiques, pour donner un caractère juridique à ces derniers, devant leur ouvrir droit à des avantages, tels que les expertises archéologiques, la réalisation de clôtures et la mise en place du gardiennage avec la possibilité de les inclure dans les circuits touristiques, a souligné le directeur de la Culture et des Arts.
L’opération permettra d’inclure ces sites dans l’inventaire national des biens culturels dans un délai de 10 ans, dans la mesure où ces sites sont protégés, surveillés, clôturés et ont fait l’objet de dossiers complets.
Cela les qualifiera, après avoir introduit quelques améliorations et réformes nécessaires, à être automatiquement inclus dans la liste nationale des biens culturels après 10 ans.
Cette démarche intervient après que la direction de la Culture et des Arts ait préparé un dossier intégré à la Commission Nationale des Biens Culturels du Ministère de la Culture et des Arts, qui statuera sur leur classement définitif, a souligné la même source.
Selon le Coordinateur du patrimoine culturel à la direction de la Culture et des Arts, Abdelkader Bitam, les trois sites archéologiques représentent une importance scientifique et historique considérable, et gagneraient, à ce titre, à être classés pour bénéficier de la protection nécessaire.
Le site archéologique de Lambiridi, situé à Mediaza, commune d’Oued Chaaba, daïra de Batna, a fait l’objet de recherches et de fouilles qui témoignent de la présence de l’homme préhistorique, signalé par des outils en pierres primitifs.
Le site abrite également des monuments funéraires, des tombes circulaires de type Bazina, datant de l’aube de l’histoire, considérée comme la dernière étape du néolithique, contenant des poteries notamment.
Les vestiges archéologiques de Lambiridi, a fait savoir M. Bitam, constituent une cité antique parmi les plus importantes qui ont été construites au IIe siècle apr. J.-C., à la faveur de l’expansion de la colonie romaine aux dépens de la plaine numide. Ce site fut une cité modèle, compte tenu de son importance économique et de sa situation, non loin du siège de la IIIe légion Augusta.
Le site s’étend sur une superficie totale de 92,9 hectares et comprend un fort byzantin au cœur de la ville, témoin de l’occupation byzantine dans la région.
La Mosquée des « Sept Dormants » (Sabaa R’goud) se situe, pour sa part, au centre de la ville de N’Gaous. Elle est considérée comme l’un des monuments religieux importants de la région et sa construction remonte à plus de 4 siècles sur les ruines d’un ancien site archéologique romain. Des pierres taillées, des colonnes et des couronnes datant de cette période ont été utilisées pour sa construction, apportées d’anciens bâtiments de l’antique Nicivibus.
Le bâtit de la mosquée revêt une valeur archéologique importante et témoigne du style architectural du Maghreb islamique. Il s’agit d’un bien wakf rattaché au ministère des Affaires religieuses et des Wakfs, précise M. Bitam.
L’intérieur de la mosquée des « Sept Dormants » abrite sept tombeaux ainsi que le sanctuaire du saint Cheikh Sidi Qasim Ibn Hussein Ibn Muhammad, décédé le mois de Muharram 1033 AH, correspondant à novembre 1623, selon une inscription retrouvée sur les lieux, ainsi que le tombeau de Hadja Rokaya, mère d’Ahmed Bey, dernier Bey de Constantine.
Quant à la grotte de Benchettouh, dans la commune de Taxlent, elle est située, selon M. Bitam, non loin du site d’art rupestre de Tarchiouine qui remonte à la période Néolithique et qui n’a pas encore livré tous ses secrets. Elle est devenue célèbre à cause du crime commis par l’armée française, les 22 et 23 mars 1959, lorsque 118 civils ont été gazés à l’intérieur.
Le coordinateur du patrimoine culturel à la direction de la Culture et des Arts a révélé, en outre, que 3 autres sites ont fait l’objet de dossiers de classement. Il s’agit de l’ancien village de M’doukel, du fort byzantin qui s’y trouve, du fort byzantin de Ksar Belezma, du centre de torture durant la guerre de libération nationale de Bordj Bensdira, dans la commune de Chemora, dont les dossiers seront soumis prochainement, pour être portés dans l’inventaire additif par la commission de wilaya des biens culturels créée le 23 avril 2001.
- Bitam a souligné que les efforts se poursuivent pour inclure d’autres sites dans l’inventaire additif des biens culturels de la wilaya de Batna qui compte plus de 750 sites recensés, inventoriés et identifiés dans les plans directeurs d’urbanisation des différentes communes.
Le nombre de sites classés patrimoine national, dans la wilaya de Batna, est de 22, après le classement du cimetière mégalithique de Chaaba et le site de l’antique Timgad, dont la construction remonte à l’an 100 apr. J.-C., classé d’importance mondiale en 1982.
APS
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