C’est officiel et même acté : le président de la République effectuera une visite d’Etat en France, à la deuxième quinzaine du mois de juin, a annoncé hier un communiqué de la présidence de la République, révélant un « entretien téléphonique entre le président Abdelmadjid Tebboune et son homologue français, Emmanuel Macron. Contextualisant, l’échange téléphonique, le communiqué ajoute qu’il intervient au lendemain de la célébration de la fête de l’Aïd El Fitr, opportunité pour le président Macron de féliciter son homologue algérien, à l’occasion de la célébration de la fête de l’Aïd et profiter pour faire avec lui le tour « des questions bilatérales et les vois et moyens de les renforcer à l’occasion de cette visite » Il reste donc à trouver la bonne fenêtre de tir pour que cette visite d’Etat, dont il est attendu qu’elle donne une nouvelle impulsion aux relations bilatérales, soumises, ces dernières années, à des crises cycliques et rapprochées, puisse avoir lieu dans un climat apaisé. Tant à Alger qu’à Paris. Pour rappel, le président Tebboune, dans ce qui est sa première visite officielle en France, était initialement attendu à Paris pour les jours du 2 et 3 mai prochains, avant que le rendez-vous ne fût annulé au dernier moment, d’un « commun accord ». Les médias français, qui ont rapporté l’information du report, alors que tout était quasiment réglé en termes de protocole et de dossiers à mettre sur la table, ont évoqué le climat quasi insurrectionnel que connait, depuis des semaines, la France faisant face à un front syndical contre la nouvelle loi sur la retraite en France qui reporte l’âge de la retraite en France à 64 ans. Les médias français jugeaient qu’il était « difficile » pour le président Macron qui cristallise actuellement toutes les crispations, de recevoir le lendemain de la marche du 1er mai, qui se veut une « démonstration de force syndicale et politique », son homologue algérien dans un climat serein. Surtout, ajoute-t-on que le chef de l’Etat français entendrait mettre les petits plats dans le grands pour traduire la « dimension stratégique » de la relation entre Paris et Alger, à la lumière des nouveau enjeux géostratégiques et économiques. La visite que devait effectuer le président Tebboune à Paris, avant son annulation, devait constituer un nouveau temps fort des relations bilatérales qui donnerait un prolongement politique à la Déclaration d’Alger conclue, lors de la visite du président Macron à Alger en août dernier. Mais dans l’intervalle, il y a eu cette nouvelle affaire d’Amira Bouraoui, militante politique franco-algérienne dont la fuite d’Algérie vers la Tunisie puis sa mise sous protection consulaire à Tunis pour enfin rejoindre la France, avait provoqué une énième crise diplomatique début février, jetant un nouveau froid dans les relations bilatérales, ramenées à la case départ, après les pas faits dans le sens d’une entente cordiale célébrée avec enthousiasme et avec des mots forts par le président Tebboune et Macron à Alger en août dernier. Croisons les doigts que d’ici, la mi-juin, il n’y aura pas de « parasitages » qui pourraient encore plomber cette visite importante entre l’Algérie et la France, même si des deux côtés de la Méditerranée, il y a des lobbies qui font de l’escalade permanente entre Alger et Paris une rente politique.
H.Khellifi.
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