L’Algérie lance, depuis hier, l’opération de rapatriement de ses ressortissants au Soudan et du personnel de son ambassade à Khartoum, suite au conflit armé qui secoue ce pays depuis une dizaine de jours. C’est ce qu’a annoncé le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué rendu public, faisant référence à une instruction du chef de l’Etat dans ce sens. « Dans le cadre des mesures prises pour prendre en charge les membres de la communauté nationale au Soudan, suite à la crise déplorable que connait ce pays frère, le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger a annoncé le lancement ce jour 24 avril 2023, d’une opération d’évacuation des membres de la communauté nationale établis au Soudan et désirant quitter ce pays, et du staff de l’ambassade d’Algérie à Khartoum », lit-on dans le communiqué. Selon la même source, « tous les moyens ont été mobilisés pour assurer la réussite de l’opération». Poursuivant, le ministère des Affaires étrangères affirme « qu’il suit de près » la situation au Soudan à travers une cellule de crise mise en place à cet effet, sous la présidence du Secrétaire général du ministère. Il appelle aussi « les ressortissants algériens se trouvant dans ce pays à faire preuve de vigilance et de prudence et à rester en contact permanent avec ses services via le numéro vert 00213.21.504.500 et l’adresse électronique : cvgc.alertes@mae.dz ». Pour rappel, au lendemain de l’éclatement de ce conflit opposant l’armée soudanaise aux forces de soutien rapide (FSR), le ministère a rassuré sur la sécurité des Algériens établis dans ce pays. « Suite aux événements déplorables survenus dans la capitale soudanaise, le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, en coordination avec l’ambassade d’Algérie à Khartoum, suit la situation de la communauté algérienne qui se trouve dans ce pays frère, et affirme qu’après avoir communiqué avec elle par le biais des services de l’ambassade, aucun blessé n’a été enregistré parmi les membres de la communauté algérienne », avait souligné le ministère. L’Algérie, rappelons-le, a appelé, samedi 15 avril, les parties soudanaises «à cesser les combats et à faire prévaloir le dialogue afin de surmonter les différends aussi complexes soient-ils et d’œuvrer à privilégier l’intérêt suprême de la patrie ». Dans un communiqué, la présidence s’est dite « inquiète par les développements de la situation dans ce pays », a rappelé que « la République du Soudan a plus que jamais besoin, en ce moment, de la conjugaison des efforts de ses enfants pour mettre fin à la crise actuelle et réaliser les aspirations légitimes du peuple soudanais frère au recouvrement de sa sécurité, sa stabilité, et à l’édification d’un Etat démocratique et moderne ». Le 18 avril dernier, le président, Abdelmadjid Tebboune, a adressé des messages au Secrétaire général (SG) de l’ONU, au président en exercice de l’Union africaine (UA) et au secrétaire exécutif de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), dans lesquels il a plaidé pour « une démarche commune et unifiée pour faire cesser les combats au Soudan. La situation sécuritaire au Soudan, rappelons-le, continue de se dégrader, avec la poursuite des affrontements entre l’armée régulière et les Forces de réaction rapide (FSR). Les deux camps se livrent depuis plus d’une semaine à une guerre avec l’utilisation d’armes lourdes, faisant plus de 420 morts et 3.700 blessés, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Samir Rabah
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