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Hadjar Eddis, Sidi Amar et lisière de l’Edough à Annaba : Quand vaches et moutons broutent nos poubelles…

Parfois, la fiction rejoint la réalité. Dans certaines régions rurales d’Annaba, comme la commune de Sidi Amar ou la région de Hadjar Eddis, pourtant à caractère essentiellement agricole, le comportement négatif de certains agriculteurs semble avoir complètement changé l’instinct des animaux d’élevage. Aujourd’hui, il est rare de voir des troupeaux brouter dans les prairies. Ce constat amer est également valable pour la plupart des communes d’Annaba. C’est au grand jour que des ovins, des bovins et, depuis quelque temps, des chevaux, occupent les bacs à ordure dans tous les quartiers de Sidi Amar, une agglomération née de la masse ouvrière du complexe sidérurgique d’El Hadjar. Ils guettent les décharges ménagères tel un faucon sa proie. En réalité, cela résulte également d’un énième fort déséquilibre dans l’écosystème, où certains animaux qui sont supposés chasser leurs proies se retrouvent à dépendre des déchets, en raison de la rareté de leur nourriture habituelle, et de l’abondance ainsi que du manque de gestion des déchets. Parfois, ces espaces « vitaux » sont acquis après de rudes combats entre les bovins. Cette situation, qui a engendré des désagréments néfastes, même à hauteur du boulevard principal, n’a pas trouvé jusqu’à présent d’oreille attentive malgré les appels des habitants. Aujourd’hui, les habitants ne savent plus à quel saint se vouer devant le danger qui menace leur santé, et surtout celle de leurs enfants. Aux yeux des locataires de ces « patelins », c’est l’anarchie totale. Et donc, « il ne fallait pas s’étonner de voir, un jour, des bovins faire la queue devant une pizzeria… », dira un habitant. Pis encore, les zones d’habitation situées aux pieds des monts de l’Edough à Annaba, et même certaines cités urbaines de Berrahal, sont aujourd’hui « infestées » par une horde de sangliers qui envahissent aussi des vastes étendues agro-pastorales. De nos jours, ils ont débordé les lieux de pâturages, les maquis et la forte densité forestière qui font la beauté et la richesse agro-pastorale, surtout des villages et hameaux d’un environnement s’étalant de Berrahal à Chetaïbi et d’El-Eulma à Aïn Berda. « Ces cochons, qui se déplacent souvent en groupe, sortent chaque fin d’après-midi des maquis de l’Edough en quête de nourriture et se hasardent jusqu’aux abords des cités habitées pour fouiller les décharges d’ordures ménagères », ont témoigné des habitants de la nouvelle ville de Benaouda Benmostefa et d’Oued El Aneb. Cette situation est vécue dans plusieurs cités, notamment rurales. Après avoir causé des dégâts considérables dans les vergers, les champs de culture et les célèbres vignobles de la région d’Annaba, ces « envahisseurs » ont franchi les portes de la Coquette et se mettent maintenant à brouter dans les dépôts d’ordures ménagères. Ces dépôts étaient d’ailleurs continuellement débordés par des produits très caloriques pendant le Ramadhan et les meutes de chiens, impuissantes, regardaient cette scène avec stupéfaction. De nombreuses cités de la Plaine ouest, notamment les Hongrois et Sidi Achour, sont aussi touchées par ce phénomène. Se contenter de provoquer des « sérénades » durant la nuit pour les repousser suffira-t-il ? La solution existe sans aucun doute. Les moyens humains et matériels sont disponibles. Il ne reste plus qu’à trouver la volonté et la détermination nécessaires pour agir.

B. Salah-Eddine

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