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 Prix des carburants :  L’ARH  plaide  pour une hausse

Dans un entretien accordé dimanche à la chaîne III de la radio nationale, le président de l’Autorité de régulation des hydrocarbures est revenu longuement sur la tarification actuelle des carburants. Il s’est dit favorable à un « réajustement » des prix de ces produits, justifiant sa démarche par le fait que l’Algérie est un des pays pétroliers où les carburants coûtent le moins cher. S’achemine-t-on donc vers une hausse des prix des carburants ? L’éventualité n’est pas à écarter, si l’on se fie aux propos de Rachid Nadil, qui n’a pas manqué de souligner que les prix appliqués en Algérie incitent à la consommation. Tout en jugeant « nécessaire » une levée des subventions étatiques des prix des carburants, il a préconisé en parallèle la mise en application du système de soutien financier direct au profit des catégories sociales et ménages à faible et moyen revenus, afin qu’elles ne soient pas pénalisées. Le même responsable a soutenu que « la subvention des carburants en Algérie, pays producteur de pétrole et de gaz, bénéficie à l’ensemble de la population ». Il est à rappeler qu’en novembre dernier, il avait déclaré que « les prix des carburant n’augmenteront pas au cours de l’année 2023 ». « S’il y’aura une augmentation, ce sera une très légère majoration pour permettre aux gérants des stations-services de pouvoir continuer à travailler », faisant remarquer que « la marge bénéficiaire des propriétaires des stations est très faible ». Ce qui, selon lui, va pousser beaucoup d’entre eux à cesser leur activité. Sous l’effet de l’inflation et de la baisse de la valeur du dinar, les réajustements des prix des carbures introduits en 2016, 2017 et 2018 n’auraient-il pas permis aux propriétaires de tenir le coup ? En tous les cas, les propos de Rachid Nadil le suggèrent. Dans le même sillage, le président de l’ARH a indiqué que « la consommation des carburants en Algérie a augmenté de 3% en 2022 pour atteindre près de 17,7 millions de tonnes ». En 2019, elle était chiffrée à 14,41 de tonnes. Expliquant que cette hausse a été entrainée par la reprise économique enregistrée dans le pays, notamment les secteurs des services et de l’industrie, il a prévu que « cette croissance de la consommation devrait se poursuivre durant les années à venir, pour atteindre environ 41 millions de tonnes à l’horizon 2050, avec une augmentation annuelle d’environ 3 millions de tonnes ». En outre, il a tenu à préciser que « les capacités de production nationales peuvent répondre à cette demande ». D’après les données qu’il a livrées, la consommation de diesel avait atteint 10,1 millions de tonnes. Une hausse qui, selon lui, devrait se poursuivre à la faveur de la croissance économique enregistrée en Algérie. « La capacité de production de diesel est estimée à 9 millions de tonnes par an, et devrait atteindre 12,5 millions de tonnes à l’horizon 2030, avec l’entrée en service, en 2028 à Skikda, du projet de conversion du fioul en diesel, qui contribuera à augmenter la production de près de 4 millions de tonnes », a-t-il indiqué en appoint. En ce qui concerne la consommation de GPL-c, il a fait savoir qu’ « elle a augmenté de 20%, atteignant 1,5 million de tonnes en 2022, contre 1,2 million de tonnes en 2021 », alors que celle de l’essence « a baissé de 2,26%, à 3,3 millions de tonnes, contre 3,4 millions de tonnes en 2021 ». Toujours selon lui, « l’augmentation de la consommation de GPL-c devrait atteindre 6,8 millions de tonnes d’ici 2050 », alors que « la capacité de production de ce carburant est estimée actuellement à 4 millions de tonnes par an ». Si la consommation de Kérosène et a presque doublé en 2022 par rapport à 2021, celle du butane et du propane a diminué de 2,26 %, à 1,34 million de tonnes, ainsi que celle de bitume, d’après le même responsable. Dans le même contexte, il a lancé un appel aux citoyens pour qu’ils rationnalisent leur consommation, « en vue d’économiser et d’exporter ces carburants (butane et propane ndlr) vers les marchés extérieurs pour générer des devises qui profitent à l’économie nationale et au citoyen ».

Mohamed Mebarki

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