Même si les syndicats autonomes, et l’UGTA aussi, persistent et signent, quant au rejet véhément de la nouvelle loi sur l’exercice du droit syndical en Algérie, le Gouvernement, de son côté, défend son texte. Le projet, déjà voté par la chambre basse du parlement, sans y apporter la moindre virgule, est de nouveau présenté lundi devant la commission spécialisée du Conseil de la nation par le ministre du Travail qui, dans son argumentaire, a fait assaut d’assurances, en réponse aux défiances des syndicats, expliquant que le controversé texte « vient renforcer les mécanismes de dialogue social en tant qu’outil pour l’adoption de solutions communes et consensuelles contribuant à l’amélioration des relations professionnelles et asseoir la stabilité socioéconomique fin de prévenir le conflit collectifs de travail ». Restant sur le même registre des assurances, dans l’espoir de dissiper les craintes syndicales, Fayçal Bentaleb, ajoute que “le recours à la grève devient la solution de dernier recours et doit se faire dans le respect des procédures juridiques dans la forme et dans le fonds, soit après épuisement de toutes les voies de règlement à l’amiable, à travers le dialogue, la concertation, les négociations collectives ainsi que les mécanismes de réconciliation, de médiation et d’arbitrage”. L’arbitrage et la négociation, qui sont consacrés dans le texte, comme moyens uniques de règlement des conflits de travail, vont permettre également la prise en charges des préoccupations socioprofessionnelles et les conditions de travail » avance encore le membre du Gouvernement dont le propos est un franc rejet du droit de grève qui constitue le nœud gordien du projet. Et comme pour mieux convaincre du caractère vertueux du texte et au-delà des arguments de fonds qu’il a développés devant les sénateurs, le ministre rappelle que la loi intervient dans le « cadre des directives du président de la République relatives notamment à l’intégration de la définition de la grève dans le travail ainsi que ses conditions et son cadre légale pour éviter le grèves non professionnelles et illégales ». Mais que signifie « grève non professionnelle » ?Une question que les membres du Conseil de la nation, qui comptent visiblement aller sur les pas de leur collègues députés, n’ont pas poser ; se limitant juste à pointer « l’importance » du projet , ajoutant qu’il « intervient dans le cadre de la politique dont les contours ont été définis par le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune visant à opérer de profondes réformes sociales, notamment celles relatives aux relations de travail et au dialogue social”. S’il ne fait pas de doute que les membres du Conseil de la nation vont voter le texte, qui deviendra du coup exécutoire, après sa publication dans le journal officiel, il n’est pas dit qu’il sera appliqué sur le terrain. Et pour cause, les syndicats, unis comme jamais n’entendent pas s’y plier. Le communiqué qui a sanctionné leur dernières réunions est on ne peut plus clair.
H. Khellifi.
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