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Biskra : Un conseil de l’exécutif houleux

Un conseil de l’exécutif de la wilaya de Biskra a été consacré avant-hier, mardi 25 avril, à l’étude du secteur de la santé, à la préparation des examens scolaires du Brevet de l’Enseignement Moyen (BEM) et du baccalauréat et au recensement des monuments et des sites historiques répertoriés. Le secteur de la santé sera renforcé par un hôpital de 240 lits au chef-lieu de la wilaya, d’un autre de 60 lits à El Kantara, d’un centre de cancérologie et d’une faculté-annexe de médecine. S’agissant des examens scolaires, tous les aspects techniques et logistiques ont été passés en revue lors de cette réunion. Pour ce qui est des monuments et des sites historiques, ils ont été présentés, sous la forme d’une carte archéologique, par la direction de la Culture et des Arts. Cette séance de travail a été marquée par une saillie verbale des plus vindicatives lancées par le wali, Lakhdar Seddas, qui a fustigé les retardataires, dont des directeurs exécutifs et des présidents d’Assemblée Populaire Communale (APC). Il a tenu à « mettre les pendules à l’heure et les points sur les i », a-t-il averti, concernant ces manquements à la discipline et sur l’affaire de la démolition de l’Hôtel du Sahara (voir notre article du 16 avril 2023). Il est vrai que cette démolition a fait couler beaucoup d’encre et suscité la réprobation d’associations et d’amoureux du passé de la Reine des Ziban. « Les retards sont la manifestation de la négligence, de la nonchalance, de la mollesse et de l’incurie, et aussi d’un manque de respect pour notre fonction de serviteurs de l’État et des citoyens. Cela ne sera plus toléré. L’État consacre des milliards de dinars pour le développement et l’amélioration du cadre de vie des habitants de Biskra mais vous êtes absents, moi y compris, car une seule main ne peut applaudir. Il vous est juste demandé de respecter les organigrammes et les plannings de travail et d’appliquer strictement la réglementation et les lois de la République en vigueur. Après la démolition de l’Hôtel du Sahara, des rumeurs et des contre-vérités ont été propagés pour induire en erreur l’opinion publique. De cette tribune, je tiens à rectifier certaines choses », a-t-il lancé. Le premier responsable de l’exécutif a rappelé que la démolition de cet hôtel émanait d’une décision municipale datant de plusieurs années et qu’il n’avait fait, au vue de la dégradation avancée de cet édifice, que veiller à l’application d’un arrêté légal dans le cadre de ses prérogatives. Il s’est offusqué que certains cercles, « voulant se faire un nom et une réputation par le biais de cette affaire, somme toute anodine et réglementaire, sèment des  mensonges en évoquant l’existence d’un plan pour raser tous les monuments historiques de Biskra et en lui prêtant le dessein de céder l’assiette foncière récupérée à un promoteur immobilier et entrepreneur de ses connaissances ». « C’est faux et de telles allégations confinent à de l’outrage et de la diffamation envers un représentant de l’État. Il n’est pas question de détruire Dar Bengana, l’ancien siège de la daïra où tout autre monument. L’Hôtel du Sahara était désaffecté depuis 1984. Il n’a jamais été inscrit au patrimoine culturel et architectural national, à l’instar de beaucoup d’autres édifices. Vous préférez qu’on ne fasse rien et qu’on regarde les murs s’effriter et s’effondrer ? », a tonné l’orateur. Pour clore ce dossier épineux qui a eu, il est vrai, l’effet d’une secousse tellurique au sein de la population « mal informée », Lakhdat Seddas a instruit l’auditoire qu’il projetait de promouvoir l’idée de la réalisation, en lieu et place de l’Hôtel du Sahara, d’une école primaire, d’une Medersa d’apprentissage du Coran et d’une stèle commémorative de la Bataille de Zaatcha, survenue dans les Ziban-ouest en 1849 contre l’armée d’occupation française.   

Des conseils municipaux gelés

Les conseils municipaux des localités de Leghrous, pôle agricole national, de M’Lili connue pour ses dattes et dernièrement de Loutaya où sont implantée des unités industrielles et où les terres arables courent à perte de vue ont été gelés sur décision du wali de Biskra, en application des procédures prévues en l’espèce, a-t-on appris. Désormais, ces trois communes sur 27 que compte la wilaya de Biskra sont confiées à des gestionnaires administratifs chargés du service minimum et des affaires courantes. Minés par des mésententes et de profondes dissensions intestines d’ordre partisan, voire carrément tribal, persistantes entre leurs membres, ces trois conseils municipaux étaient paralysés depuis des mois. Aucune délibération n’a été menée à son terme et avalisée par une majorité impossible à obtenir tant les discordes, les querelles de chapelle et les oppositions étaient exacerbées, est-il relevé. Cette situation de blocage des activités de ces conseils municipaux a influé négativement sur le plan de développement et la planification des projets visant à améliorer le cadre de vie des habitants. A noter qu’avant d’être complètement demis de leur fonction d’élus municipaux, les concernés bénéficient d’un délai conséquent afin d’ouvrir de sérieuses négociations et de trouver un terrain d’entente et un consensus à la hauteur des attentes et des ambitions des habitants de leurs communes respectives.                                                                                                                   

H. Moussaoui

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