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Nouveau pôle pédiatrique de Sétif : Une coquille vide en attendant du personnel ?

Comme annoncé dans une précédente édition, le nouveau pôle pédiatrique de Sétif est désormais une réalité. S’étendant sur une superficie de plus de 3.000 mètres carrés, l’établissement constitué de plusieurs unités de soins n’attend que les équipements médicaux et les personnels à différents paliers. D’une capacité théorique de 120 lits, la structure est un véritable hôpital pour enfants. Elle a mobilisé plus de 600 millions de dinars, contribution des opérateurs économiques de la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) de Sétif. Elle a, le moins que l’on puisse dire, besoin d’une véritable armée d’agents d’entretien et de paramédicaux susceptibles de booster l’hospitalisation des petits patients bénéficiant, désormais, de meilleures conditions de séjour. L’ouverture de nouveaux postes budgétaires est la priorité des priorités. Ainsi, la structure a besoin d’au moins trente paramédicaux et quinze agents de service. D’autant que les normes exigent une infirmière pour deux malades. De ce côté-là, le professeur Belkacem Bioud, médecin-chef de la pédiatrie et principal initiateur de la métamorphose de l’espace, garde espoir. La dernière visite du wali de Sétif, Mohamed Amine Deramchi, qui s’est engagé à tout entreprendre pour trouver des solutions au dossier des effectifs, en atteste. « La démarche du wali qui a tenu à nous apporter aide et assistance nous réconforte et nous oblige à aller de l’avant. Le soutien du premier responsable de la wilaya est un signe fort. Sans le renfort d’un important contingent d’agents et de paramédicaux, il est pratiquement impossible d’ouvrir les nouvelles unités où les capacités d’accueil de certains services ont été multipliées par trois. A titre d’exemple, l’unité d’oncologie passe de cinq à douze salles », révèle à L’Est Républicain l’hospitalo-universitaire. Et d’enchaîner : « Le manque d’effectif s’étend au corps médical. Après leur réussite au DEMS (Diplôme d’Etudes Médicales Spéciales, ndlr), le service perd 19 spécialistes. Il serait difficile aux cinq nouveaux résidents de combler un tel déficit. Mieux encore, aucun poste de maitre-assistant de pédiatrie n’a été ouvert depuis 2015. La relève n’est pas assurée. A court et moyen termes, on risque de se retrouver sans spécialistes de rang magistral pour la néonatologie, l’endocrinologie, l’oncologie et la gastroentérologie. Pour un problème de poste budgétaire, on a laissé partir un excellent cardiologue. L’ouverture d’une maitrise ouvrira de grandes perspectives aux jeunes médecins, fortement intéressés par une carrière d’hospitalo-universitaire. On ne peut parler d’une bonne prise en charge médicale sans un staff étoffé qualitativement et quantitativement. Avec une capacité d’accueil de plus de 120 lits, le nouveau pôle pédiatrique est le terrain de stage idoine pour nos internes et résidents. Il est temps de se pencher sur ce dossier. Une telle question n’est pas du ressort de la direction du CHU (Centre Hospitalier Universitaire, ndlr), pointée du doigt injustement », souligne le professeur Bioud, n’oubliant pas de remettre sur la table le volet des équipements. « L’amélioration de la prise en charge des enfants passe inévitablement par la mise en place d’un plateau technique adéquat. L’accompagnement des pouvoirs publics et l’implication des bonnes volontés vont, j’en suis convaincu, permettre à la structure de bénéficier des équipements en question et de devenir une référence », précise avec un brin d’espoir notre interlocuteur.

A. Bendahmane

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