Les réformes de l’université comme celle, en aval, de l’enseignement, se suivent et se ressemèlent dans leur échec à poser le véritable diagnostic du mal chronique qui affecte le système de formation en Algérie, plus que jamais anachronique et aux antipodes de la performance en terme de production de connaissances et de concepts. Le mois de février dernier, un Conseil des ministres a été consacré à cette problématique de la réforme de l’enseignement supérieur, un des axes contenu dans les 54 engagements électoraux du président Tebboune en ayant identifié l’université come un des lieux géométrique de l’immobilisme. Désenclaver l’institution universitaire en la libérant notamment de l’académisme théorique pour le reconnecter sur la réalité économique et politique du pays, améliorer sa gouvernance est la philosophie globale de cette remise à niveau, dans le cadre d’une approche participative et globale. Depuis la mi-avril, les université sont à pied d’œuvre pour mâcher le travail qui doit servir de point d’appui aux travaux de la prochaine Conférence nationale de l’enseignement supérieur le mois de juin prochain. Président d’université, vice-présidents, recteurs, directeurs de recherches, personnels administratifs syndicats étudiants, représentants des lycées et leurs parents animent des ateliers de réflexion et de proposition, selon les axes de travail arrêtés en Conseil des ministres du mois de février dernier. Un des axes porte sur la qualité de la formation universitaire et l’amélioration de l’employabilité de diplômés, l’innovation ainsi que la promotion de la culture entrepreneuriale, moyen par lequel des passerelles seront créées entre recherche pure et environnement économique et sociale. Le deuxième axe porte le contenu des formations et des programmes de recherche dans le cadre de l’atelier de formation dont les animateurs doivent aussi plancher sur « l’amélioration de la visibilité de l’université et son attractivité » L’axe de la Gouvernance s’articule essentiellement autour de la politique de numérisation, une problématique érigée en urgence nationale par le président Tebboune. Le but étant une meilleure gestion des flux et surtout la possibilité de se donner une lisibilité sur le parcours universitaire des étudiants. Les futures assises seront aussi l’occasion pour les experts et les responsables de remettre sur le tapis le sort du LMD, ce système « importé » dans les années 90 des universités anglo-saxonne et par rapport auquel il y a une unanimité à tourner la page. Dans ce cadre le retour à une licence de quatre ans de formation au lieu de trois ans sera soumis à discussion, de même que la possibilité pour les étudiants algériens de pouvoir mener parallèlement deux diplômes, comme cela se fait sous d’autres cieux. Avec, bien entendu des conditions pédagogiques et administratives rigoureuses. Les axes directeurs posés en Conseil des ministres pour éclairer le travail de diagnostic et de réflexion des experts ne doit pas inhiber le libre débat et la multiplicité des propositions pour une vraie réforme en profondeur qui va sortir l’université algérienne du marasme dont les conséquences visibles sont son mauvais classement dans le top des grandes universités du monde. H.Khellifi.
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