Le décès, avant-hier, jeudi 27 avril, du docteur Yazid Guerri des suites d’une maladie, a provoqué une véritable onde de choc émotionnelle au sein de sa famille, ses amis, ses collègues et ses proches et alliés. Ils ont été abasourdis et vivement peinés et accablés par la fatalité et par la perte d’un homme connu dans la région de Biskra, et particulièrement dans les villages septentrionaux de la wilaya où il officiait depuis des années. Il est né en 1957 à Lilles, dans le nord de la France, où son père, Ammi Hussein, travaillait dans les mines de charbon et de minerai de fer. Après le recouvrement de l’indépendance algérienne, il a regagné le pays avec sa famille. Il a grandi à Saint Cloud, à Annaba, où il a obtenu un baccalauréat lui permettant de s’inscrire à la faculté de médecine de Constantine. En 1984, il est l’un des meneurs et instigateurs des mouvements de protestation estudiantins revendiquant de meilleures conditions de vie sur les campus et une amélioration de la prise en charge pédagogique des étudiants. Après l’obtention de son doctorat en médecine en 1986, il décide avec son épouse, Sonia Sekfali, elle aussi médecin généraliste, de s’établir à Djemorah, alors petit village du sud des Aurès situé à 38 kilomètres au nord de Biskra. Là où enseignants, fonctionnaires et médecins rechignaient à aller travailler, le couple se distinguera par un sens de l’abnégation sans pareil au service de la population locale. Yazid Guerri et Sonia ouvriront leur demeure aux patients et femmes de toute la région, lesquels y trouvaient soins, réconfort et conseils pour se prémunir contre les maladies et les infections. Il était un docteur attentionné et soucieux de la situation de ses patients qu’il n’hésitait pas à tancer et réprimander quand ceux-ci se complaisaient dans les superstitions, les discours extrémistes, le tribalisme et les avanies à l’encontre des plus faibles, se rappelle-t-on. En 1991, il est volontaire pour incorporer l’équipe de médecins algériens envoyés en Irak pour secourir les victimes de la guerre. Il en reviendra changé et encore plus amoureux de l’Algérie, confiait-il. Quelques années plus tard, il est nommé directeur de l’Établissement Public Hospitalier (EPH) de la daïra de Djemorah, recevant les malades de la localité éponyme, de Branis, Guedila, Beni Souik, Ain Zaatout, Menaâ, Amontane, Oued Abdi et El Kantara, lesquels sont unanimes à lui reconnaitre des qualités humaines exceptionnelles, indélébiles dans leurs mémoires. Hier, vendredi 28 avril, des centaines de personnes ont afflué vers le cimetière de Djemorah pour assister aux funérailles, rendre un dernier hommage à cet homme qui avait le courage de ses convictions et était un authentique altruiste et présenter leurs sincères condoléances à sa femme et ses deux enfants.
HafedhMoussaoui
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