La petite ville d’Oum El Adhaim, située à l’extrême sud-ouest de la wilaya de Souk-Ahras, a été le théâtre, dans la matinée d’avant-hier, dimanche 30 mai, d’un véritable carnage. Pour des raisons non encore déterminées, un policier a tué par balles quatre de ses collègues avant de se donner la mort, apprend-on d’une source proche du ministère public. Cette source affirme qu’un policier connu sous le sobriquet de « Titou », âgé d’une trentaine d’années, originaire de la commune de Sedrata et exerçant au sein de la Sûreté de daïra d’Oum El Adhaim, a tué avec son arme de service quatre de ses collègues, Z. L., B. N., B. M. et B. T., tous quadragénaires et pères de famille, avant de se donner la mort. S’agissant des trois premiers cités, tous originaires de la même localité que lui, la scène s’est passée en plein centre-ville où le meurtrier a tiré à bout portant sur les victimes qui étaient en service. Quant au quatrième (B. T.) qui serait son propre ami, l’enquête a révélé que son corps inanimé et couvert de sang a été retrouvé dans sa propre voiture, stationnée à proximité du siège de la Sûreté de daïra, avec des impacts de balles à la tête. Ce qui a fait penser aux enquêteurs que c’est par lui que le carnage a commencé, précise notre source. Les cinq dépouilles ont été transportées à l’Etablissement Public Hospitalier (EPH) Houari Boumediène de Sedrata où elles ont été déposées à la morgue. Un communiqué de la Direction Générale de la Sureté Nationale (DGSN) précise que l’enquête préliminaire sur le décès des quatre fonctionnaires de la Sûreté de daïra d’Oum El Adhaim a conclu à l’existence d’indices matériels confirmant la thèse de l’homicide volontaire. A ce propos, la DGSN informe que « l’enquête préliminaire diligentée par ses services compétents, le dimanche 30 avril, sous la conduite de l’inspecteur général des services et du directeur de la police judiciaire et sous la supervision des autorités judiciaires locales, sur l’incident du meurtre de quatre fonctionnaires, dimanche matin, dans la daïra d’Oum El Adhaim (Souk-Ahras), a conclu à l’existence d’indices matériels confirmant la thèse de l’homicide volontaire ». Par ailleurs, accompagnés par une foule nombreuse, les quatre victimes de la fusillade ont été inhumés, en fin de la même journée de dimanche, au cimetière d’Oum El Adhaim, en présence du directeur régional de la Sûreté nationale. Le policier meurtrier a, quant à lui, été enterré dans l’après-midi d’hier, lundi 1er mai, après autorisation du procureur général de la wilaya de Souk-Ahras. L’enquête se poursuit pour faire toute la lumière sur ce tragique événement ayant endeuillé plusieurs familles. Toutefois, les premiers éléments révèlent que le tueur ne souffrait d’aucun problème psychique, rapporte-t-on. Rappelons que le chef de Sûreté de ladite daïra a été mis aux arrêts sur ordre du parquet du pôle de Constantine pas plus tard qu’il y a une quinzaine de jours, pour apparemment une affaire de corruption. Nous y reviendrons avec de plus amples détails dans notre prochaine édition.
Hamid Fraga / A. Allia
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