De tous les ministres, c’est peut-être celui de l’Intérieur, qui a été le plus sollicité ces derniers mois par les députés et les sénateurs. En charge d’un des ministères de souveraineté par excellence, Brahim Merad n’a jamais manqué de répondre présent aux appels de l’APN et du Conseil de la nation. Jeudi dernier, il est intervenu lors d’une séance plénière consacrée aux questions orales tenue au siège du Conseil de la nation. Parmi les sujets qu’il a abordés : les raisons du retard de la réception des bombardiers d’eau déjà commandés auprès de la Russie. A quelques semaines du début des grandes chaleurs, le problème des incendies de forêts revêt une importance capitale, dans un contexte marqué par la sécheresse. Ayant encore en mémoire les terribles incendies, qui avaient ravagé plusieurs wilayas dont la Kabylie durant l’été 2021, faisant des dizaines de morts ; et ceux de l’été 2022, qui avaient touché particulièrement la wilaya d’El Tarf, laissant un horrible bilan macabre, les Algériens redoutent de plus en plus la saison estivale ! Il est donc question d’un problème majeur que le ministre de l’Intérieur a évoqué en précisant tout d’abord que « le ministère de la Défense a entamé les démarches nécessaires pour l’acquisition de quatre avions de fabrication russe, dont la réception a été retardée en raison des répercussions de la crise en Ukraine ». Brahim Merad a souligné qu’ « un avion sera réceptionné dans les prochaines semaines, en plus de l’affrètement de six autres avec une équipe technique dans les prochains jours et du lancement d’un appel d’offres pour l’acquisition de drones de surveillance pour détecter rapidement les foyers d’incendies. Une alternative pour compenser la surcharge des lignes de production des usines de bombardiers d’eau. Lors d’une intervention dans l’émission « L’invité de la rédaction » de la chaîne III de la radio nationale, l’inspecteur principal de la direction générale des forêts avait estimé à juste titre que « l’intégration de moyens technologiques sera d’un appui très important au dispositif traditionnel ». « Si nous parvenons à acquérir ces drones de surveillance, cela sera très intéressant. Car, quel que soit le nombre de postes de surveillance, ils ne pourront pas couvrir l’ensemble des formations forestières », avait indiqué Boumessouad Abdelghani. Concernant le dispositif traditionnel, le ministre de l’Intérieur a affirmé que « plus de 765 unités d’intervention de la protection civile sont mobilisées annuellement dans les zones forestières ainsi que 65 colonnes mobiles composées de 3 770 éléments équipés de 650 camions anti-incendie de tous types, en sus de 6 hélicoptères relevant du groupement aérien de la protection civile ». Quant au volet prévention, il a fait état de la « création de retenues d’eau pour éteindre les feux, ainsi que l’ouverture des pistes et de tranchées forestières, rappelant que la direction générale des forêts a recensé 387 tours de contrôle, 544 brigades mobiles, 748 ateliers de travail comptant 8.294 agents mobilisables en cas de nécessité impérieuse, dotés des moyens nécessaires, dont 3.523 points d’eau et 324 camions anti-incendie et 42 camions-citernes d’eau ». Il a fait savoir en outre que le « haut commandement de la gendarmerie nationale a fait part de sa disposition à participer cette année aux côtés de la protection civile et des services de forêts à travers la mobilisation de 22 hélicoptères dans les opérations de contrôle et de secours. Il est à rappeler qu’à travers le monde, les commandes s’enchaînent pour les bombardiers appelés DASH capables de transporter 10 000 litres d’eau. La dernière version de ces avions coûte 35 millions euros. Selon BFM TV, 22 appareils ont été commandés par la France, la Grèce, la Croatie, l’Espagne, le Portugal, alors que l’Indonésie en a commandé 6. La livraison de ces appareils est prévue pour 2026 !
Mohamed Mebarki
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