L’État ne va pas abandonner, et encore moins sacrifier, le complexe sidérurgique d’El Hadjar, fleuron de l’industrie du pays, après avoir résisté, faut-il le reconnaître, au pillage systématique de ses ressources financières par les responsables de la « issaba » qui se sont succédés à sa tête. Le message adressé avant-hier, jeudi 4 mai, sur les lieux, par le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, le confirme. Engagé, il a conduit une importante délégation comprenant son collègue du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Fayçal Bentaleb, le chef de l’exécutif d’Annaba, des parlementaires et des cadres locaux. Ses déclarations rassurantes face au symbolique Haut Fourneau (HF) confirmerait également les bonnes intentions des autorités du pays. Durant son intervention à la salle des conférences du complexe, le ministre a effectivement rassuré les métallurgistes en leur disant que « l’État algérien préserve ses acquis ». Et de rappeler : « Ce fleuron de l’industrie, vieux de 54 ans, représente l’un des symboles de l’industrie lourde, d’où l’accompagnement qui lui est assuré par les pouvoirs publics en vue de lui permettre d’atteindre les objectifs économiques tracés dans le domaine de l’industrie sidérurgique ». Il est vrai que Sider El Hadjar fait face, selon des cadres de l’usine, à un retard technologique et surtout à un endettement lourd auprès des fournisseurs et des banques, à la rude concurrence, à la vétusté des équipements, à la flambée des prix de la matière première, à des problèmes de trésorerie, de consommables et de pièces détachées. Le ministre de tutelle a affirmé lors d’un point de presse que malgré les contraintes qui persistent, les indicateurs incitent à l’optimisme. « La situation d’El-Hadjar est positive. Le complexe possède des capacités et des ressources suffisantes pour le leadership en matière d’exportation. L’État ne renoncera pas à son soutien et à son accompagnement dans la mise en œuvre d’un plan de développement, et les travailleurs sont déterminés à surmonter les problèmes ». Le plan de relance basé sur une nouvelle politique économique commence à donner des résultats sur le terrain, à Annaba. Ceci est dû à la nouvelle approche du gouvernement qui consiste à récupérer le foncier industriel non exploité, à lever les entraves bureaucratiques de tous genres, à faciliter la formalisation des dossiers d’investissements, ainsi qu’à l’élaboration de plans de sauvetage des entreprises en difficulté et leur soumission devant le conseil de participation. C’est le cas de la zone industrielle de Berrahal. Dans un état de blocage depuis 2019, cette nouvelle zone s’étendant sur une superficie de 367 hectares, au même titre que le projet de construction d’un complexe sidérurgique considéré comme la plus grande usine de l’histoire d’Annaba, après celle d’El Hadjar, devrait voir le jour prochainement. La récupération définitive des 134,33 hectares devant accueillir le complexe sidérurgique Algéro-italien, qui étaient hypothéqués depuis des années sur décision de justice, est à saluer. Le ministre a insisté sur l’importance d’étendre le foncier industriel en question en adoptant « une approche économique visant à accueillir des projets à forte valeur ajoutée et en créant des conditions favorables pour les investisseurs ». Il a également appelé à la participation des investisseurs dans la gestion de ces zones et à la fourniture des services indispensables pour favoriser le développement économique et la création d’emplois. Lors de sa visite du complexe Ferrovial de fabrication de matériels et équipements ferroviaires d’El Bouni, le ministre a suivi un exposé sur le programme de production. Il a invité ses cadres à produire des équipements pour d’autres entreprises afin de renforcer leur cahier des charges, de renforcer leur positionnement sur le marché et de devenir des partenaires pour différents secteurs. De son côté, le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Fayçal Bentaleb, a affirmé que les potentialités économiques de la wilaya « ouvrent des perspectives pour la création d’importantes opportunités d’emploi et d’activités productives ». Après avoir inspecté le siège de l’agence régionale de la Caisse nationale des Congés payés et du chômage-intempéries des secteurs du Bâtiment, des Travaux Publics et de l’Hydraulique (CACOBATPH), Bentaleb a souligné que la dynamique attendue dans les zones industrielles aménagées pour l’accueil de projets économiques devrait augmenter le nombre d’employeurs de 1.400 à près de 5.000 opérateurs, contribuant ainsi à la création d’emplois dans la région. Bentaleb a également mis en avant les grands efforts déployés par l’État en matière d’emploi et de sécurité sociale, notamment en termes d’insertion professionnelle, d’augmentation des salaires et d’amélioration des revenus des retraités. Il considère que « les travailleurs sont aujourd’hui appelés à protéger ces acquis sociaux et professionnels en travaillant et en contribuant à l’édification de l’économie nationale ». Dans une déclaration commune des deux ministres de l’Emploi et de l’Industrie, Bentaleb a souligné la nécessité « d’exploiter les potentialités économiques de la wilaya pour créer de l’activité et engager une dynamique génératrice de richesse et d’emplois grâce à des investissements favorables au développement de la région ». Les deux ministres ont assisté, au siège de la CACOBATPH, à une présentation sur la numérisation des prestations de la Caisse Nationale des Assurances Sociales (CNAS) et des dispositifs d’aide à l’emploi. Ils ont notamment souligné l’importance d’encourager les employeurs à utiliser les services électroniques de la Caisse, avant de présider la cérémonie de remise de contrats de travail permanents à des bénéficiaires de l’allocation chômage. À El Bouni, ils ont visité l’usine « Cital » de maintenance des rames de tramways. Ils poursuivront leur visite en se rendant à l’agence régionale de la CACOBATPH, où ils présideront la remise de contrats de travail et d’insertion des bénéficiaires du dispositif d’aide à l’insertion professionnelle et de l’allocation de chômage.
B. Salah-Eddine
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