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Présidentielles 2024 : Les premières intentions s’affichent

« J’ai l’envie et la compétence pour devenir président de la République ». Cette assertion est de Abderraak Makri. A plus de 18 mois de l’élection présidentielle de décembre 2024, l’ancien président du Mouvement de la Société pour la Paix (MSP) est la première personnalité nationale à se lancer publiquement dans la course à cette élection, brisant ainsi une monotonie qui dure depuis de longs mois. Certes, dans cette interview accordée au journal panarabe Al-Quds Al Arabi, Abderrazak Makri a conditionné son éventuelle participation à l’élection présidentielle à plusieurs critères, parmi lesquels la position officielle de son parti et à d’autres paramètres à l’instar de l’assurance d’une élection régulière. Mais faire une telle déclaration quelques semaines à peine après avoir quitté les rênes du parti signifie clairement que non seulement l’homme a de l’ambition après avoir mené une carrière politique d’une quarantaine d’années, mais il veut également se positionner par rapport à d’autres figures de son parti, notamment Aboudjerra Soltani ou encore Abdelmadjid Menasra .Sauf qu’au-delà des considérations purement partisanes, Abderrazak Makri n’est pas le seul à se positionner par rapport à la prochaine élection présidentielle. Son frère-ennemi, Abdelkader Bengrina a commencé à poser ses pions lui aussi. Le président du parti El-Bina a été plébiscité, samedi dernier, pour un second mandat à la tête du parti politique. Interrogé par des journalistes sur ses intentions, l’ancien candidat à l’élection présidentielle de 2019 est resté évasif. Mais au début du Congrès, jeudi dernier, l’homme a mis de côté sa modestie en promettant « écraser » tous ses adversaires s’il était candidat. Et s’il n’a pas affiché ses véritables intentions, son attitude à l’ouverture du Congrès de son parti ne laisse aucun doute qu’il se portera candidat à la prochaine élection présidentielle. Du côté des démocrates, l’heure n’est pas forcément à la course à la présidentielle. Des partis politiques de cette mouvance se concertent depuis quelques semaines pour créer « un nouveau rapport de force ». Mais cela n’empêche pas d’autres composantes de cette mouvance à entamer des discussions autour de ce qui apparait comme « candidat unique » de l’opposition lors de cette deuxième échéance présidentielle après le hirak de 2019. Du coté des anciens partis satellites   du pouvoir, les choses sont plus compliquées. Si le RND est revenu dans les bonnes grâces du pouvoir puisque son secrétaire général, Tayeb Zitouni, est devenu ministre, le FLN n’arrive toujours pas à sortir de sa crise interne et l’actuelle direction ne parvient même pas à organiser le Congrès ordinaire malgré la finalisation des préparatifs. Mais sauf surprise, ces deux formations politiques n’auront pas un candidat chacune. Elles vont porter leur dévolu sur « le candidat de consensus » comme d’habitude. En face, le président Abdelmadjid Tebboune ne veut pas se précipiter. Interrogé à plusieurs reprises sur ses intentions pour les prochaines présidentielles, il a remis sa réponse à plus tard. Il a notamment affirmé qu’il n’était pas encore le temps de parler d’un second mandat puisqu’il lui restait encore du travail à accomplir. De toute manière, la Constitution lui donne le droit de se porter candidat une seconde et dernière fois.

Akli Ouali

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