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Suivi des grossesses dans les zones rurales de Batna : Les sages-femmes, ces héroïnes de l’ombre…

La Journée internationale de la sage-femme, célébrée le 5 mai de chaque année, a été marquée, la semaine passée, par l’organisation de quelques activités dans la wilaya de Batna. C’était l’occasion de rappeler à tout un chacun le rôle de celles qui veillent à ce que les mères et leurs nouveau-nés traversent la période allant de la grossesse à l’accouchement en toute sécurité, avec un suivi post-natal.

Le thème choisi pour cette année était : « Ensemble à nouveau : de l’évidence à la réalité », mettant ainsi en avant le rôle crucial des sages-femmes qui prodiguent des conseils et des soins tant pour la mère que l’enfant. Il convient de noter, à ce propos, que la région compte plus de 300 sages-femmes et quelques dizaines d’accoucheuses exerçant en milieu rural. Toutefois, ce nombre de praticiennes est jugé insuffisant au regard des exigences et des besoins de la wilaya de Batna, qui comprend 61 communes et compte plus de 1.200.000 habitants, dont la moitié sont des femmes. En effet, le problème de la prise en charge des parturientes se pose principalement dans les zones montagneuses et les îlots d’habitations enclavés. La situation se complique lorsqu’un accouchement a lieu la nuit, en particulier pour les familles qui n’ont pas de véhicule et qui habitent dans des régions éloignées. Cela conduit parfois les femmes à accoucher chez elles au lieu d’être admises dans une maternité où elles pourraient bénéficier d’une assistance médicale. Pour répondre à ces besoins, les services des accoucheuses traditionnelles sont sollicités pour assister les parturientes à domicile. Ces femmes, qui travaillent en milieu ouvert en utilisant des techniques traditionnelles, sont aujourd’hui assez peu nombreuses. Parmi les personnalités les plus illustres de la région des Aurès et de ses environs, on trouve Sekoura Berkani, une accoucheuse traditionnelle originaire d’Aïn M’lila, décédée à l’âge de 70 ans. Au cours de sa longue carrière de plus de quarante ans, elle a aidé des centaines de femmes à accoucher chez elles. Sekoura jouait également le rôle de phytothérapeute, utilisant des plantes médicinales pour soigner les malades. Elle pratiquait même des séances efficaces de réadaptation pour les personnes ayant subi des fractures. Elle a transmis son savoir à ses filles. Celles-ci sont aujourd’hui âgées mais continuent d’être sollicitées pour des soins traditionnels. Il y a d’autres femmes de grande valeur dans les Aurès qui ont consacré leur vie à leur communauté. C’est le cas de Hadda Benatir, qui nous a récemment quittés à N’gaous. Elle a exercé pendant vingt ans en tant qu’accoucheuse traditionnelle, aidant plus de 400 parturientes à donner naissance à leurs enfants à domicile. Cette période relativement longue témoigne de son engagement envers les femmes de sa région.

Nasreddine Bakha

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