Des dizaines d’habitants, des jeunes pour leur majorité, de la localité de Seriana, dépendant de la commune de Sidi Okba, située à vingt kilomètres à l’est de Biskra, ont pris part hier matin, dimanche 14 mai, à un sit-in devant le siège de l’Assemblée Populaire Communale (APC) de Sidi Okba pour dénoncer l’exclusion et la marginalisation dont serait victime leur village.
Les protestataires ont arboré des banderoles et des affichettes portant leurs revendications et exprimant leur dépit de se voir privés des projets de développement dans le secteur de l’habitat, de l’hydraulique, des activités sportives et de l’éducation, a-t-on constaté. Ils ont toutefois fait preuve de discipline et de maturité, en gardant leur sang-froid et en faisant attention à ne pas entraver la circulation routière et le fonctionnement de cette instance. « C’est un mouvement pacifique visant à mettre en avant un éventail de dépassements et d’oublis de l’administration municipale, faisant que notre localité stagne depuis des années dans le sous-développement, avec toutes les conséquences néfastes sur la vie des jeunes. Ceux-ci se retrouvent, ainsi, happés par les fléaux sociaux tels que la consommation des psychotropes. De plus, beaucoup de jeunes émettent le désir de quitter ces lieux définis comme maudits et de ne plus y poser un pied. Nous n’en pouvons plus d’attendre la concrétisation des promesses jamais tenues des autorités locales, nous gavant de mensonges et de manœuvres rédhibitoires depuis des années. Seriana possède les assiettes foncières requises pour accueillir plusieurs infrastructures mais les décideurs font comme si ce village ancestral ayant son compte de martyrs n’existait plus. Nous savons que des projets sont inscrits mais ils ne sont pas encore budgétisés, parait-il », a expliqué l’un des manifestants. Ceux-ci demandent avec insistance la réalisation d’un Collège de l’Enseignement Moyen (CEM) attendu depuis plus de cinq ans, une maison de jeunes ou du moins une simple antenne, un stade de proximité comme il en existe partout à Biskra, un château d’eau et une augmentation de la quote-part de logements ruraux pour cette localité « frappée par un cruel ostracisme, des avanies intolérables et un mépris administratif flagrant », ont-ils déploré. A noter que les protestataires se sont dispersés dans le calme, en espérant que leur voix sera entendue des autorités locales. Ils souhaitent que le wali daignera effectuer une visite surprise dans ce village « afin qu’il puisse se rendre compte de visu de la déplorable situation endurée par Seriana, ses habitants et ses jeunes, en attente depuis de lustres d’un meilleur cadre de vie », ont-ils souligné.
Hafedh Moussaoui
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