En deux jours, le Royaume du Maroc a menti à deux reprises obligeant ses partenaires à réagir. Par deux fois, la République du Portugal et le Royaume -Uni ont dû faire des démentis à des communiqués officiels du ministère des Affaires étrangères du Maroc. Après une visite à Lisbonne, au Portugal, le ministre marocain des Affaires étrangères, Nacer Bourita a cru bon de diffuser un communiqué où il attribue une position inexacte au Portugal qui aurait plaidé pour le « plan d’autonomie du Maroc » au Sahara Occidental. Le lendemain, il a fait exactement la même chose avec le Royaume-Uni qui aurait lui aussi adoubé la position marocaine sur la question sahraouie. Mais la vigilance des autorités des deux pays a fait échouer les plans du Makhzen : les deux ministères des Affaires étrangères des deux pays ont démenti les affirmations de Rabat. Les deux pays ont réaffirmé leur position de principe sur la question sahraouie. Lisbonne et Londres ont en effet rappelé que la question du Sahara Occidental relève du Droit international et qu’ils n’ont pas changé de position à ce sujet. Plus grave, les deux pays affirment qu’ils n’ont jamais appuyé la position marocaine. Ce n’est pas la première fois que le Maroc est pris en flagrant délit de mensonge. Nacer Bourita avait déjà affirmé que l’Union européenne avait changé de position sur la question sahraouie, obligeant Josep Borrell a démentir ces affirmations. Le chef de la diplomatie européenne a en effet rappelé la position constante des 27 pays de l’ensemble européen qui consiste à se conformer au droit international concernant la question du Sahara Occidental. Les résolutions des Nations-Unies n’ont pas changé et portent toujours sur la tenue d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui. C’est par exemple la position constante de la France qui refuse de se soumettre aux injonctions de Rabat qui lui demande d’adopter la même attitude que l’Espagne. Ces mensonges viennent en effet suite à un discours du Roi du Maroc, Mohamed VI, qui a incité, en 2021, les partenaires de son pays à se positionner sur la question sahraouie. Il a même conditionné « l’amitié » de son pays à une reconnaissance de la position marocaine sur la question. Cet appel n’a jamais été suivi d’effet et depuis la reconnaissance de l’ancien président américain, Donald Trump, de la « souveraineté du Maroc » sur le Sahara Occidental en contrepartie de la normalisation des relations entre Israël et Rabat, seule l’Espagne a changé de position. Le gouvernement socialiste de Madrid a en effet troqué sa position historique de neutralité dans la question sahraouie contre l’envoie de moins de migrants sahariens vers la presqu’ile ibérique et le silence du Maroc sur les deux enclaves, Ceuta et Mélilla, occupées par l’Espagne. La moisson étant maigre, les autorités marocaines recourent donc au mensonge et tentent de faire croire que leur proposition concernant la question sahraouie a des adeptes chez les grandes puissances. Mais cela se retourne toujours contre son auteur et à force de mentir, personne ne le croit même lorsqu’il dit une vérité !
Akli Ouali
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