Les universitaires qui se plaignaient, à juste raison d’ailleurs, d’être les « oubliés » des augmentations de salaires décidées par le président Tebboune, fin 2022, ont quelques raisons d’espérer. Et pour cause, ils ont été à l’honneur, à l’occasion du Conseil des ministres lors duquel le président Tebboune a annoncé nombre de mesures en leur faveurs, en réponses à des revendications, restées lettre morte jusque-là. La première de ces revendications, c’est le recrutement automatique, dans le corps enseignant, des titulaires du magistère et du doctorat, au titre de l’exercice 2023, une proposition du ministère de l’enseignement supérieur qui a désormais le feu vert pour agir, à charge d’en définir les modalités et les conditions de mise en œuvre. Mieux encore, le président Tebboune, qui avait déjà pris l’engagement d’augmenter les salaires des enseignants du supérieur et des chercheurs universitaires, tous grades scientifiques confondus, a ordonné au Gouvernement d’agir dans ce sens en soumettant dans les meilleures délais » des propositions. « L’Etat doit accorder un intérêt particulier à cette catégorie, qui constitue la matière grise et la soupape de sécurité de l’Algérie dans tous les secteurs », selon le commentaire du président Tebboune dont l’intérêt pour l’université comme moteur de développement de l’Algérie post pétrole, ne s’est jamais démenti. A côté de ces deux mesures dont la concrétisation, ne devrait pas normalement trop tarder, et qui devraient aussi donner un peu d’air aux enseignants du supérieur en termes de pouvoir d’achat, il y a en plus ce qu’on peut considérer comme le « gros morceau ». En l’occurrence, la révision globale du statut des enseignants du Supérieur « en accord avec la dynamique et la nouvelle stratégie du secteur de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique », explique le communiqué du CDM. Il est vrai que par rapport à certains secteurs comme l’éducation, la Santé dont les nouveaux statuts particuliers ont connu des avancées notables, à la faveur des nombreuses concertations entre la tutelle et la partenaire social, l’Enseignement supérieur reste un peu à la traine. Mais au-delà des revendications salariales, qui restent absolument « entendables », comme facteur de sérénité et de stabilité, le président Tebboune, partisan d’une école algérienne à vocation scientifique, proactive, préconise, dans le cadre de l’Algérie nouvelle « de délaisser les méthodes classiques dans l’enseignement supérieur au profit de la diversification des spécialités au diapason des tendances mondiales. Il s’agit en fait de l’ambition, portée de longue date, de connecter l’université algérienne au monde de l’entreprise, fer de lance de l’économie du futur, mais qui est hélas restée lettre morte en l’absence d’une vision claire, d’un contenu, en plus des blocages bureaucratiques, voire même idéologiques. Ces mesures en faveur des enseignants du supérieur et de l’université en tant qu’institution pédagogique, sont de nature à ouvrir de nouveaux horizons. Si la logistique,, nerf de la guerre, en l’occurrence, suit. Bien entendu.
H.Khellifi.
Partager :