A la veille du début des travaux de la 32ème session du sommet arabe, prévu le 19 mai à Djeddah, le ministère saoudien des Affaires étrangères a annoncé hier la réouverture de l’ambassade du royaume à Damas. Cette décision intervient après la réintégration de la Syrie au sein de la Ligue arabe, après plus de 10 ans de suspension. L’Algérie, qui a joué un rôle dynamique dans ce retour, malgré la réticence exprimée par certains pays lors du somment précédent tenu à Alger, sera présente. A cette occasion, elle tentera par tous les moyens à tout mettre en œuvre pour défendre la démarche lancée, il y’a environ un mois, par Abdelmadjid Tebboune pour faire cesser les combats au Soudan. En sa qualité de président en exercice de la Ligue arabe au niveau du sommet, le chef de l’Etat avait adressé des messages au SG de l’ONU, à celui de l’UA, ainsi qu’au secrétaire exécutif de l’Autorité intergouvernementale pour le développement, dans lesquels il a plaidé pour « une démarche commune et unifiée pour faire cesser les combats au Soudan ». Membre à part entière de la Ligue arabe depuis 1956, vit aujourd’hui une situation des plus dramatiques sur tous les plans causée par les affrontements entre l’armée soudanaise et les paramilitaires appartenant aux forces de soutien rapide. Depuis la mi-avril, les combats ont déjà fait plus de 800 morts, la plupart des civils, des milliers de blessés et ont provoqué également le déplacement forcé de quelques 350 000 personnes et poussé à l’exil plus de 100 000 autres, selon l’organisation des nations unies. Il est à rappeler que la médiation menée par l’Arabie Saoudite avait abouti auparavant à un accord entre les deux parties en conflits. Mais les hostilités se sont poursuivies ; et la guerre est en train de prendre une dimension, qui menace la stabilité de toute la région. «Le sommet de la Ligue arabe qui se tient à Djeddah devrait se conclure avec une résolution ferme de cessation des hostilités afin que les couloirs humanitaires puissent être ouverts. Il s’agit de permettre aux populations de pouvoir quitter les zones de combats et de relancer si possible le processus politique », a déclaré le Premier ministre de Djibouti au site d’information Arab News. Mais une simple résolution pourrait-elle mettre fin, ou du moins contenir une escalade meurtrière alimentée par des parties étrangères, pour ne pas dire arabes ? Dans une analyse publiée récemment par le site Middle East Eye, l’auteur affirme que les belligérants sont des « pions » dans le cadre « le cadre d’une compétition plus large visant à exercer une influence dans la Corne de l’Afrique, qui revêt une importance stratégique ». Selon la même source, la situation s’est compliquée davantage par l’implication de réseaux occultes, qu’il est devenu impossible de contrôler. Que pourrait faire dans ce cas la Ligue arabe, alors qu’en son sein se trouve des parties, qui sont en train de soutenir en armes les belligérants au Soudan ? En dépit de la complexité de la situation, l’Algérie, qui suit de près la guerre fratricide au Soudan, va essayer de peser de tout son poids pour imposer un règlement pacifique. La solution parait néanmoins lointaine, mais pas impossible.
Mohamed Mebarki
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