Incontestablement, la formation professionnelle compte parmi les outils et les mécanismes à utiliser afin de lutter efficacement contre le travail des enfants. Un phénomène inquiétant que certains continuent malheureusement de banaliser. Dans cette optique, une campagne de sensibilisation vient d’être initiée à l’Institut d’Enseignement Professionnel (IEP) d’Ali Mendjeli, par la direction de wilaya. Une initiative à laquelle ont pris part les chefs d’établissements, les conseillers à l’orientation professionnelle, ainsi que les parties concernées par ce brûlant dossier, entre autres l’inspection du travail, la direction de l’Emploi, l’observatoire algérien des droits de l’Homme, les structures en charge de la jeunesse et des enfants, et le mouvement associatif. Dans son allocution inaugurale, Mohamed Trad, le directeur de la Formation et de l’Enseignement professionnels, a tenu à mettre en exergue les efforts déployés par le secteur afin de répondre, à la fois, à la demande de formation des jeunes et s’inscrire, de surcroît, dans une approche de sauvetage, dans tous les sens du terme, de cette importante tranche de la société. Si nous formons les jeunes, et les moins jeunes, dans les différentes spécialités, c’est aussi et surtout pour les « repêcher » et leur donner les moyens et les arguments nécessaires afin qu’ils puissent se défendre et se faire une place dans une société qui ne pardonne pas, laisse-t-il entendre. Un constat auquel le directeur de l’agence de wilaya de l’emploi, Lokmane Messaoudene, a tenu à adhérer. Et d’ajouter que le problème des enfants exploités par certains employeurs sans scrupules, est l’affaire de tout le monde. De l’implication des parents, de l’école, des médias, des hommes politiques, des intellectuels, entre autres, dépendra, sans doute aucun, la prise en charge d’un phénomène ayant pris des proportions inquiétantes, notamment ces dernières années, s’accordent à dire les participants. La précarité sociale des parents ne peut, en aucun cas, justifier le travail d’un enfant, affirme Chahra Wahrani, cheffe de service à l’inspection régionale du travail. La place d’un enfant est dans une école et non pas dans un lieu de travail, ajoute, de son côté, une psychologue clinicienne. Celle-ci n’a pas d’ailleurs hésité à fustiger, dans ce registre précis, ces parents qui incitent leur enfant à quitter les bancs d’école pour aller travailler afin de subvenir aux besoins de sa famille. Et sur ce plan, la loi et les textes en vigueur sont clairs. Pour rappel, l’âge légal pour travailler est estimé, par la législation algérienne, à quinze ans. Triste est de voir des enfants, dont l’âge ne dépasse pas les dix ans, travailler, au péril de leur santé et leur vie, dans des chantiers, chez des restaurateurs, chez des boulangers. Et la liste est longue de ces employeurs qui exploitent les enfants. D’où l’importance de cette campagne de sensibilisation qui en appelle certainement à d’autres.
M. Kherrab
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