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Journée mondiale de la sage femme à Sétif : Riche programme scientifique et social

La salle de conférences de l’école paramédicale privée Ibn Sina de Sétif a accueilli avant-hier, jeudi 18 mai, la célébration de la Journée mondiale de la sage-femme, organisée par le bureau de la wilaya de Sétif de la Société des Sages-femmes Algériennes (SSFA). Cet événement annuel a été l’occasion de rendre hommage aux sages-femmes retraitées qui ont exercé à travers toute la wilaya. Un programme de formation continue riche a été élaboré. Après une présentation du parcours du bureau local de la SSFA, qui ne manque aucune occasion de rassembler celles qui donnent la vie, Dr. Feloussia, spécialiste en gynécologie, a ouvert la première séance, supervisée par Pr. Soualili et Dr Walida Dib, cheffe du service de la population à la Direction de la Santé et de la Population (DSP). La présentation intitulée : « Le suivi de la grossesse par la sage-femme », a captivé l’attention des participantes à cette journée, qui ont posé plusieurs questions à la conférencière. Celle-ci a été suivie par Aicha Sonia Habi, sage-femme au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) Abdennour Saadna de Sétif, qui a abordé « l’automédication et la grossesse », un sujet préoccupant pour les femmes enceintes et qui suscite des inquiétudes parmi les professionnels de la santé. Lors de la deuxième séance, qui a été animée par les professeurs Zineddine Soualili, médecin-chef du service de chirurgie infantile, et Farida Djabi, médecin-cheffe du laboratoire central du CHU de Sétif, Dr. Ahmed Hamza Benahcène, un praticien libéral installé au chef-lieu de wilaya, a fait une présentation brillante sur les « carences en fer chez le nourrisson ». Le conférencier a passé en revue les causes et la manière dont se manifeste la carence en fer, considérée comme le problème nutritionnel le plus courant chez les nourrissons et les jeunes enfants, pouvant entraîner une anémie. Il a également abordé le volet de la prévention. Il a insisté sur la nécessité de supplémenter en fer les femmes enceintes pendant les derniers mois de la grossesse, d’éviter le clampage précoce du cordon ombilical, de promouvoir l’allaitement maternel pendant au moins les six premiers mois de la vie d’un bébé et d’assurer une diversification alimentaire adéquate, tout en privilégiant le choix de laits artificiels riches en fer. « Selon l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé, ndlr), pas moins de 43 % des enfants de moins de cinq ans souffrent d’anémie dans le monde. Et dans 50 % des cas, la carence en fer en est la cause. Une étude portant sur onze pays d’Afrique francophone a révélé que 72 % des enfants âgés de six mois à cinq ans souffrent d’une anémie due à une carence en fer. Il faut tirer la sonnette d’alarme concernant cette carence, qui pourrait devenir un véritable problème de santé publique si elle n’est pas correctement prise en charge par les spécialistes en pédiatrie en aval, ainsi que par les sages-femmes qui ont un rôle crucial à jouer en matière de prévention en amont », a déclaré Dr. Ahmed Hamza Benahcène en marge de la journée. Et d’ajouter : « Une étude a révélé que 50 % des mères algériennes pensent que le lait ordinaire ou le lait de vache répondent aux besoins de leurs bébés entre six et douze mois. Ce sont des croyances erronées qui contribuent souvent à cette carence en fer chez nos enfants ». Par ailleurs, Dr. Sami Bouguesa, pédiatre libéral à Sétif, a captivé l’attention des sages-femmes et des médecins généralistes présents lors de sa présentation sur les soins du nouveau-né. La séance a été marquée par une interaction entre les conférenciers, les modérateurs et les participants à cette journée qui ne sera oubliée de sitôt. « Le bureau de notre association a rendu hommage aux sages-femmes retraitées qui ont consacré une grande partie de leur vie aux salles d’accouchement pour donner naissance à des milliers de bébés, dont certains, de genre féminin, occupent aujourd’hui le même poste. En effet, dans cette salle, nous avons deux générations de sages-femmes. Nous comptons également parmi nos membres des étudiantes. Ce mélange ne fait qu’améliorer la formation théorique et les stages pratiques. Il permettra également d’avoir de bons éléments pour assurer l’avenir et prendre la relève », a déclaré Khadidja Barchi, présidente du bureau de Sétif. De son côté, Soumia Maiche, trésorière de l’association, a tenu à saluer la contribution des différents sponsors, notamment les laboratoires de lait infantile artificiel, qui ont financé la rencontre et permis de rendre hommage à leurs aînées.

Faouzi Senoussaoui

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