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Risques des catastrophes: pour le renforcement de la coopération arabo-africaine et internationale

Le Premier ministre, M. Aïmene Benabderrahmane, a plaidé, samedi à Alger, pour le nécessaire renforcement de la coopération arabo-africaine et internationale multilatérale en matière de réduction des risques des catastrophes, à leur tête les séismes.

Dans son allocution à l’ouverture du colloque international sur la réduction du risque sismique, organisé par le ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, M. Benabderrahmane a souligné « la conviction, constante et profonde, de l’Algérie quant à l’impératif d’aller de l’avant vers le renforcement de la coopération arabo-africaine et internationale multilatérale à travers la création de mécanismes opérationnels encadrés et la coordination permanente avec le bureau de l’ONU en vue de réduire les catastrophes dans un cadre inclusif et coordonné avec les autres mécanismes concernés », insistant sur l’impératif, dans le cadre de cette démarche, de « définir les moyens de mise en œuvre de manière claire et transparente ».

Le Premier ministre a rappelé, à cet égard, que l’Algérie avait initié récemment au plan continental la création d’un mécanisme africain de prévention des risques des catastrophes visant à créer une force civile continentale pour se préparer et répondre aux catastrophes naturelles afin d’assurer une prise en charge efficace et en temps réel et fournir le soutien nécessaire aux pays africains sinistrés.

M. Benabderrahmane a évoqué, en outre, le travail en cours pour l’activation du Centre arabe de prévention des risques des séismes et des autres catastrophes naturelles (relevant de la Ligue arabe) et dont le siège est abrité par la capitale algérienne.

Cette démarche, poursuit le Premier ministre, permettra de promouvoir la contribution de ce centre dans les domaines de recherche scientifique appliquée en matière de prévention des risques sismiques, l’échange des expériences, et favorisera l’accès des pays arabes aux technologies de pointe utilisées à l’échelle internationale.

L’accroissement « préoccupant et sans précédent » des catastrophes et des phénomènes extrêmes comme les séismes, les inondations, les ouragans et les tornades, les incendies, la désertification et les risques géologiques qui frappent le monde ces dernières années, exige davantage d’efforts pour en relever les défis et en contenir l’impact, a-t-il ajouté.

« Cela passe inévitablement par l’engagement et la forte participation des Gouvernements à la création d’un environnement favorable à la réduction des morts et des blessés qui en résultent, de même que les dégâts économiques avec la réduction des dégâts sur les infrastructures », a soutenu le Premier ministre, soulignant, dans ce sens, « la nécessité de soutenir les pays en développement dans le cadre de la coopération internationale durable ».

Il a réaffirmé, en outre, l’engagement de l’Algérie et son adoption de toutes les décisions onusiennes inhérentes à ce domaine, ainsi que son attachement à leur application et à leur mise en œuvre conformément au contenu des cadres d’action internationaux y afférents, saluant par la même occasion « les efforts consentis par le bureau des Nations unies pour la réduction des risques de catastrophes (Unisdr) à la faveur d’un accompagnement constant et optimal visant une meilleure prise en charge de la gestion des risques de catastrophes ».

M. Benabderrahmane a également mis en avant « l’attachement de l’Algérie à poursuivre l’action collective pour atteindre le résultat escompté ».

Rappelant que l’Algérie demeure l’un des pays exposés au risque sismique, de par sa position géographique notamment la bande nord du pays, M. Benabderrahmane a souligné que l’organisation de ce colloque international sur la réduction des risques des catastrophes dénote l’intérêt que voue l’Algérie à cette question « cruciale ».

A cet effet, il a affirmé que « son rôle (Algérie) demeure important et efficace sur les plans, régional et international en termes de partage de son expérience acquise dans la gestion des risques de séismes et d’autres catastrophes naturelles vécues au fil des années, ainsi que son opérationnalité d’intervention post-catastrophe, comme l’avait prouvé récemment les équipes de la Protection civile qui ont participé avec excellence aux opérations de sauvetage après le séisme de la Turquie et de la Syrie ».

Il a également rappelé « la position ferme et constante de l’Algérie en ce qui concerne l’octroi des aides aux pays sinistrés après les catastrophes, et ce en application des instructions et à la politique judicieuse du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune ».

Evoquant les meures prises par l’Algérie pour actualiser son arsenal juridique et ses moyens d’intervention pour limiter les risques majeurs, le Premier ministre a fait état d’un travail en cours pour la révision de la Stratégie nationale de gestion des risques majeurs.

Affirmant la finalisation de l’actualisation de cette Stratégie, il a fait savoir qu’elle entrera en vigueur une fois la nouvelle loi devant remplacer la loi 04-20 du 25 décembre 2004 relative à la prévention des risques majeurs et à la gestion des catastrophes, est promulguée avec ses textes d’application « courant 2023 ».

La nouvelle stratégie, poursuit M. Benabderrahmane repose sur le facteur humain, la conscience du citoyen, et met en place les mécanismes nécessaires à l’anticipation des risques à travers la gouvernance, un investissement ciblé et une nouvelle approche faisant appel aux concepts de gestion des risques et non des catastrophes.

Selon les chiffres présentés par le Premier ministre, les dépenses publiques destinées à faire face aux catastrophes en Algérie, notamment les inondations, les séismes et les feux de forêt ont dépassé une moyenne de 225 millions de dollars/ans durant les 15 dernières années.

Le colloque organisé sous le haut patronage du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, au Centre international de conférences (CIC) Abdelatif-Rahal, sous le thème « Réduire le risque sismique: gouvernance et prospective », se tient avec la participation de plus de 700 participants d’Algérie et de l’étranger.

Il se tient à l’occasion du 20e anniversaire du séisme dévastateur qui a frappé la wilaya de Boumerdes le 21 mai 2003. D’une magnitude 6,8 degrés sur l’échelle de Richter, le séisme de Boumerdes a fait d’importants dégâts humains et matériels (2.286 morts, 3.354 blessés, 1263 disparus).

Cet évènement sera organisé périodiquement en Algérie « en tant que halte annuelle d’évaluation et d’échange des expériences et des expertises, l’objectif étant de parvenir à l’adoption d’une approche scientifique et pragmatique en matière de gestion des catastrophes », a indiqué M. Benabderrahmane.

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