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Université Hadj Lakhdar de Batna Première soutenance de doctorat en tamazight

Une soutenance de doctorat en tamazight a été organisée, mardi 16 mai, à la salle des conférences de la faculté de la langue et lettre arabes à Batna. Organisée par le département de langue et culture amazighes, cette activité scientifique, la première de son genre à luniversité Hadj Lakhdar, na pas manqué de drainer un grand public universitaire. En effet, ils étaient nombreux parmi les étudiants, les enseignants et même certains responsables de facultés à venir assister, en cette matinée, à cette première thèse organisée dans ce département qui fête cette année, nous dit-on, son dixième anniversaire. Lactivité a été rehaussée également par la présence du recteur de luniversité. Ce qui a transformé, pour ainsi dire, cette soutenance, en un véritable événement dont le héros du jour nest autre que son auteur, en loccurrence Abdelhamid Lounissi. Ce jeune doctorant de Tkout, village du massif auressien, qui a fait néanmoins toutes ses études de graduation à luniversité Abderrahmane Mira de Béjaïa, a présenté une thèse assez intéressante, intitulée : « Les greniers collectifs dans la région des Aurès ». Lauteur y fait une analyse statistique, descriptive mais aussi historique de ces importants édifices que les Auressiens élevaient jadis sur les crêtes et les collines pour amasser et cacher leurs provisions. Selon ce chercheur, ces greniers sont dune importance indéniable pour la société chaouie traditionnelle, notamment dans lIghzer Amellal et lAhmar Khaddou, où les tribus menaient, pour la plupart, une vie semi-sédentaire. Les habitants de ces régions, où foisonnent dailleurs ces granges en pierre, sen servaient pour prévenir lavenir et se prémunir ainsi contre les périodes de sécheresse et de famine. Selon les membres de jury qui ont eu à débattre et évaluer le travail du doctorant, cette thèse est assez originale car depuis les travaux de Germaine Tillion et Mathéa Gaudry dans les années 30 du siècle dernier, aucun universitaire algérien ne sest intéressé aux habitats et autres édifices traditionnels dans la région des Aurès. Il était temps, donc, de sapproprier la recherche dans ce domaine pour rendre compte de tous les aspects urbains, anthropologiques et culturels du patrimoine matériel algérien. Les membres de jury nont pas manqué, dailleurs, de féliciter le doctorant pour toutes les informations quil a apportées, notamment sur le code coutumier relatif à la gestion des greniers collectifs, mais aussi pour l’effort consenti pour rédiger une thèse intégrale en langue amazighe. Il est à noter, enfin, que d’autres soutenances seront organisées incessamment puisqu’ils sont aujourd’hui 27 doctorants à préparer leurs thèses dans ce département.

Salim Guettouchi (*)

(*) Enseignant chercheur à l’université de Batna

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