L’entêtement du président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, à maintenir sa position sur le Sahara Occidental pèse lourd sur l’économie de son pays. De nombreuses entreprises, issues notamment du Sud de la presqu’ile ibérique souffrent des conséquences des sanctions commerciales algériennes. Elles ont adressé une lettre au gouvernement de leur pays pour les aider dans cette crise. Mais elles n’ont pas obtenu de réponse. Pour pousser le gouvernement à réagir, le groupe parlementaire du Parti populaire espagnol (PPE, opposition conservatrice) a demandé la programmation d’une rencontre plénière le 30 mai prochain dans le but de déterminer les meilleures voix et moyens d’aider ces sociétés à sortir la tête de l’eau après une chute de leurs chiffres d’affaires en conséquence à la crise entre le gouvernement de leur pays et l’Algérie. Dans un document adressé au gouvernement, le groupe parlementaire du PPE préconise ainsi des démarches urgentes à suivre en vue de résoudre cette crise. La première solution que ces députés proposent est d’ordre économique. Ils demandent d’activer des lignes de soutien financier pour toutes les entreprises touchées par la crise avec l’Algérie », note la résolution. Mais pour sortir de cette situation, les députés estiment qu’il faut combiner les solutions économiques avec celles de la diplomatie. Ainsi, ils appellent les autorités de leur pays à « promouvoir une action diplomatique bilatérale intense et persistante pour reconstruire des relations complètes avec l’Algérie dans le cadre du traité d’amitié signé en 2002 ». Ces parlementaires demandent également au gouvernement de Pedro Sanchez d’établir des rapports à « la commission des affaires étrangères du Congrès des députés des actions qu’elle mène pour renouer les relations avec l’Algérie et réactiver le traité d’amitié et de bon voisinage avec » l’Algérie. Selon les dernières données publiées par le secrétaire d’État espagnol au commerce montrent que les exportations de l’Espagne vers l’Algérie ont chuté de 82 % au cours des six mois qui ont suivi la décision de l’Algérie de suspendre « immédiatement » le traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération avec l’Espagne. Les données montrent que les près de 600 entreprises ayant des intérêts commerciaux en Algérie ont perdu pas moins de 773 millions d’euros entre juin et novembre 2022. Au cours des six derniers mois, qui coïncident avec le début de la crise, l’Espagne n’a exporté que des biens et services d’une valeur 165,1 millions d’euros, contre 938 millions exportés à la même période l’an dernier. Jusqu’en mai 2022, les exportations espagnoles vers l’Algérie ont augmenté de 8,2, soit ce qui revient au même, de 64,1 millions de plus qu’au cours de la même période de 2021.Plus globalement, l’Espagne a perdu près de 2,5 milliards de dollars d’exportations vers l’Algérie durant l’année passée. Ce chiffre risque d’augmenter au fil du temps surtout que les entreprises algériennes ont déjà trouvé des alternatives aux fournisseurs ibériques qui, eux, n’ont pas d’autres clients en dehors de l’Algérie.
Akli Ouali
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