Les relations algéro-portugaises datent du milieu des années 1970 du siècle dernier. Elles ont été lancées après la chute du régime Salazariste, suite à la révolution des œillets et le projet démocratique mis en œuvre dans un pays dominé par la dictature depuis 1933. L’Algérie qui venait d’entamer sa 12ème année d’indépendance était parmi les premiers pays à saluer le nouveau pouvoir mis en place à Lisbonne en avril 1974. Les Portugais se souviennent encore du rôle joué par l’Algérie, qui avait accueilli et facilité les négociations des accords de paix ayant abouti à l’indépendance de l’Angola, du Mozambique, de la Guinée équatoriale et du Cap vert, qui étaient sous emprise portugaise. Le Portugal venait de se débarrasser d’un énorme problème grâce en partie à l’implication directe de l’Algérie, politiquement et diplomatiquement, dans le processus de décolonisation. Auparavant, l’Algérie avait présidé la 29ème session de l’assemblée générale de l’ONU, en 1973, dans un contexte de guerre froide. Les efforts qu’elle avait accompli pour aider le Portugal à se « libérer » des contraintes dues à son occupation des pays cités plus haut sont encore en mémoire. Depuis, les relations entre les deux pays n’ont jamais cessé de progresser dans le bon sens. Le contact entre Alger et Lisbonne était permanent. Même pendant la décennie noire où un embargo fut décrété contre l’Algérie par les puissances occidentales, les rapports entre les deux pays n’ont pas connu d’interruption ou de crises majeures. Le Portugal ayant été un des pays, qui se sont toujours empêchés d’exploiter des situations politiques pour s’ingérer dans les affaires intérieures de l’Algérie. Lors de sa visite en Algérie en mars 2022, le ministre des Affaires étrangères portugais avait déclaré que le Portugal « a une dette envers l’Algérie, laquelle a joué un rôle déterminant dans le processus de démocratisation du Portugal ». Sur le plan économique, les échanges ne furent pas à la hauteur des attentes des deux pays, mais ils n’ont jamais cessé de progresser en vue d’atteindre un niveau appréciable en matière de partenariat et d’investissement. En février 2013, 14 entreprises mixtes algéro-portugaises spécialisées dans le bâtiment ont été créées pour construire des logements dans les wilayas de Constantine, Annaba, Blida et Oran. « Ces sociétés ont un plan de charge minimal pour la réalisation de 75.000 logements, un chiffre qui pourrait être augmenté dans le temps avec la mise en place de moyens supplémentaires par les partenaires portugais », avait déclaré Abdelmadjid Tebboune, alors ministre de l’Habitat et de l’urbanisme, qui avait présidé la cérémonie de signature des accords, en présence du ministre portugais de l’Economie et de l’emploi, en visite en Algérie dans le cadre de la 3ème réunion du comité conjoint de la coopération économique bilatérale. Le 15 mai dernier, le ministre portugais de l’Economie a exprimé ouvertement la volonté de son pays à multiplier ses investissements en Algérie durant les cinq prochaines années. A cette occasion, Tayeb Zitouni a longuement insisté sur « l’intensification des efforts, en vue d’édifier des partenariats basés sur le principe gagnant-gagnant ». Les échanges commerciaux qui sont actuellement à hauteur de 450 millions d’euros sont appelés à évoluer durant les prochaines années, qui s’annoncent positives et ambitieuses autant pour l’Algérie que pour le Portugal.
Mohamed Mebarki
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