L’exportation fait désormais partie intégrante des us et coutumes des opérateurs économiques de la wilaya de Sétif, région pivot dans l’économie nationale. Faisant fi des entraves bureaucratiques et des difficultés rencontrées sur le terrain, les industriels des hauts plateaux sétifiens, ayant bouclé 2022 avec un chiffre d’affaires de plus de 210 millions de dollars, investissent de nouveaux marchés où ils marquent des points supplémentaires. Ils sont décidés à terminer l’année 2023 avec un bien meilleur résultat, et les indices des quatre premiers mois l’attestent. Loin des feux de la rampe, 32 exportateurs de Sétif ont expédié, de janvier à avril, pour plus de 65 millions de dollars. Touchant pas moins de 182 produits hors hydrocarbures, comme les pneumatiques, les dattes, la céramique, l’électroménager, le ciment et ses dérivés, l’électronique, l’hygiène corporelle, le plastique (tube, film), les fils et câbles éclectiques et l’emballage, de telles expéditions démontrent que l’outil productif national est à la fois de qualité et compétitif à plus d’un titre. Disposant d’un excellent rapport qualité/prix, le produit « made in bladi » s’est frayé un chemin dans des marchés fermés et difficiles d’accès, comme les espaces de France, Etats-Unis, Italie, Hong Kong, Grèce, Thaïlande, Brésil, Chine, pour ne citer que ces pays où la concurrence est rude. Cette somme de bonnes nouvelles a été communiquée à la presse par le wali de Sétif, Mohamed Amine Deramchi, en lieu et place des services de la direction et de la chambre de commerce qui excellent, faut-il le rappeler, dans la rétention de l’information. De telles données ont été les autres faits saillants de la troisième édition de « Sétif Export », ouverte le dimanche 21 mai par le chef de l’exécutif, faisant de l’investissement son principal cheval de bataille. Approché par L’EST Républicain, le wali de Sétif, jouant à fond la carte de la transparence, a tenu à répondre à de nombreuses questions se rapportant au volet économique, notamment les chapitres inhérents au foncier et à la méga-zone d’Ouled Saber, attendant une levée du gel qui n’arrive toujours pas. « Les orientations des pouvoirs publics, et à leur tête le président de la République faisant des exportations hors hydrocarbures un axe prioritaire, ont boosté le climat des affaires et encouragé les exportateurs. Adhérant pleinement à cette nouvelle dynamique, les opérateurs économiques de la wilaya de Sétif prouvent que notre wilaya est l’autre poumon de l’économie nationale. Gagner des parts de marché dans des pays industrialisés est une excellente performance. D’importateur, l’Algérie est devenu un pays exportateur de bon nombre de produits jouissant d’un excellent rapport qualité/prix. Ce n’est pas du tout évident de placer de la céramique en Espagne, en Italie et en Pologne. Les opérateurs économiques de la wilaya de Sétif l’ont fait. Cette prouesse est la résultante du soutien et de l’accompagnement des pouvoirs publics. La conjugaison des efforts est à l’origine des résultats enregistrés par nos exportateurs qui ambitionnent de dépasser, cette année, les 210 millions de dollars de 2022 », souligne Mohamed Amine Deramchi. Et de renchérir à propos du foncier industriel : « Nous avons obtenu gain de cause dans les 105 dossiers déposés en justice, ce qui nous a permis de récupérer 45 hectares. A propos de la méga-zone d’Ouled Saber, l’autre vecteur d’un véritable boom économique pour la wilaya, nous avons entrepris les démarches pour la levée du gel. Une telle opération est indispensable, d’autant que la wilaya ne dispose actuellement que d’une petite assiette de 92 hectares ne pouvant répondre à la très forte demande des investisseurs, dont plusieurs exportateurs sont à la recherche de nouvelles parcelles pour augmenter les volumes de production et d’exportation », précise le premier responsable d’une région où le mot d’ordre est investir, produire et exporter.
A. Bendahmane
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