Le procès de Nouredine Bedoui et Abdelmalek Boudiaf ainsi que Tahar Sekrane (en liberté), tous d’anciens walis de Constantine en plus d’une quarantaine de personnes, entre responsables locaux et dirigeant d’entreprises, poursuivis dans l’affaire de la nouvelle aérogare de l’aéroport Mohamed Boudiaf, prévu hier, a été reporté pour le 31 mai prochain. Selon des sources crédibles, le pôle pénal, économique et financier du tribunal de Sidi M’hamed a accédé à une demande formulée par les avocats de Nouredine Bedoui et Abdelmalek Boudiaf. Le premier a été déjà condamné à 10 ans de prison pour « octroi d’indus avantages » accordés aux frères Kouninef ; peine confirmée en appel par la cour d’Alger. Et le second a été condamné à 7 ans de prison dans une affaire de « blanchiment d’argent », « trafic d’influence » et « perception d’indus avantages ». Ces derniers ainsi que leurs coaccusés vont donc comparaitre dans moins d’une semaine devant la même juridiction pour « abus de fonction », « dilapidation de deniers publics » et « octroi d’indus avantages », liés au marché de réalisation de l’aéroport de Constantine. Les charges, qui pèsent sur les 3 ex-walis de Constantine, si on ajoute Tahar Sekrane (en liberté) sont lourdes. Les rallonges financières englouties par le chantier de réalisation de la nouvelle aérogare de Constantine au moment où ils étaient en fonction ont causé un grave préjudice au Trésor public. Une partie de ces rallonges a surtout permis à certains de s’enrichir sur le dos de l’Etat et du citoyen. Le dit projet a été lancé en 2003 durant la période où Tahar Sekrane était à la tête de cette wilaya, avant que ne lui succèdent Abdelmalek Boudiaf en 2008 et Noureddine Bedoui en 2010 jusqu’à 2013. Selon l’enquête judiciaire, les travaux de réalisation de ce projet ont provoqué d’ « importants préjudices financiers » de 2003 à 2013, année de la réception du projet fini. Selon le quotidien El Watan, de 440 millions de dinars fixés initialement, le coût du projet a dépassé en 10 ans les 3 milliards de dinars ! Une réévaluation qui ne passe pas aux de la justice. Une réévaluation de 600% selon le même journal. Comment sera-t-elle justifiée par les 3 ex-walis ? Pourtant, le projet en question ne constituait pas tout à fait une nouvelle réalisation au sens propre du mot, mais une rénovation approfondie, qui a été suivie par d’autres rénovations. Le 22 août 2022, Nouredine Bedoui avait été placé sous mandat de dépôt. Il avait été placé sous contrôle judiciaire, le 20 septembre 2021, par le juge d’instruction du tribunal de Sidi M’hamed. Auparavant, il avait déjà été entendu par le même magistrat, deux jours plus tôt, où il avait répondu à des chefs d’inculpation liés à des affaires de corruption dans lesquelles il est cité. Le 12 octobre 2020, il avait été entendu par la brigade économique et financière de la police judiciaire de Constantine dans le cadre d’une vaste enquête sur des transactions foncières ayant été actées durant la période où il occupait le poste de premier responsable de cette wilaya.
Mohamed Mebarki
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