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Relations algéro-espagnoles : L’aveu d’impuissance de l’UE

L’ambassadeur de l’Union européenne en Algérie, Thomas Eckert, est lucide concernant les relations entre l’ensemble européen et l’Algérie. Au cours d’une cérémonie organisée jeudi soir à Alger à l’occasion de la célébration de la journée de l’Europe, le diplomate a reconnu que les liens entre Alger et Bruxelles traversaient « des difficultés » à cause notamment de la détérioration des relations entre l’Algérie et l’Espagne, et il a plaidé pour une « solution diplomatique » pour régler les différends. Dans un discours prononcé lors d’une soirée organisée à l’occasion de la célébration de la journée de l’Europe, Tomas Eckert a indiqué que « les relations entre l’Espagne et l’Algérie » se sont « détériorées » ces derniers mois. En présence de deux ministres à savoir Tayeb Zitouni, du Commerce et son homologue des Moudjahidine, Laid Rebiga, l’ambassadeur s’est dit convaincu que « les difficultés actuelles ne peuvent être réglées que dans le cadre du dialogue » entre les deux parties. Il a rappelé que « les entreprises espagnoles sont des entreprises européennes ». Interrogés par les quelques journalistes présents, les deux membres du gouvernement se sont abstenus de tout commentaire. Pour arriver à cette conclusion, l’ambassadeur a dû recevoir des alertes. Une source de le la délégation de l’Union européenne a indiqué en effet que les relations algéro-espagnoles s’étaient « détériorées » d’avantage ces dernières semaines à cause d’une décision algérienne visant à couper tous liens entre les transporteurs algériens et leurs homologues espagnols. Cela s’ajoute à une décision prise par les autorités de revoir la fréquence des voyages des bateaux commerciaux algériens de et vers l’Espagne. Cela va certainement impacter négativement sur les entreprises espagnoles. Pour tenter d’atténuer le poids de ces sanctions algériennes, les entreprises espagnoles exportatrices vers l’Algérie se sont constituées en association. Elles veulent défendre leurs intérêts auprès de leur gouvernement. A court d’idées, ce dernier n’aura d’autres choix que d’apporter une aide financière à ces sociétés, en majorité des PME du Sud du pays. Cela constitue une demande d’un groupe parlementaire de l’opposition. Après une petite agitation, l’Union européenne s’est avérée impuissante pour aider l’Espagne. Une source diplomatique a confié à L’Est Républicain que « les Algériens savent très bien que nous n’avons aucune solution entre nos mains ». Pis, notre source ajoute qu’à Bruxelles, « il n’y a pas de consensus » entre les pays membres de l’Union européenne sur l’attitude à adopter face à l’Algérie .A Alger, le ministère des Affaires Etrangères avait déjà indiqué qu’il s’agissait d’un « problème bilatéral » qui concernait l’Algérie et l’Espagne et qui ne pouvait impacter les liens entre notre pays et l’Union européenne, les deux parties étant liées par l’Accord d’association signé entre les deux parties en 2003 et mis en application deux ans plus tard. En mars 2021, l’Algérie avait décidé de suspendre l’accord d’amitié et de bon voisinage signé avec l’Espagne en 2003. La raison est liée au changement de position de Madrid concernant la question du Sahara Occidental. Une attitude que l’Algérie considère « inamicale » tout en rappelant « la responsabilité historique » de l’Espagne dans ce conflit puisqu’elle était « la puissance administrante » du Sahara Occidental dont elle était le colonisateur avant de s’en désengager en 1975.

Akli Ouali

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