Le club de plongée sous-marine « Hippone Sub Annaba » a organisé, jeudi 25 mai, la projection de son nouveau documentaire intitulé « Les Maisons de la Mer 2 » à l’Institut Français d’Algérie à Annaba (IFA). Ce documentaire, réalisé par Hamza Mendil, retrace les étapes, les difficultés et les succès de la deuxième phase du projet de création d’un récif artificiel sur la côte ouest de la wilaya d’Annaba. Cet événement s’inscrit dans le cadre du programme du mois du patrimoine de l’IFA. « L’idée de création d’un récif artificiel a émergé en 2010 lorsque feu Karim Chiri, président d’Hippone Sub Annaba, a appris que la Marine algérienne allait couler un navire désaffecté. Il a tout fait pour que cela se fasse au large de la wilaya, mais cela n’était pas possible à l’époque, en raison des lois en vigueur. Par conséquent, il a décidé de créer des récifs artificiels avec les moyens du bord », nous explique le Dr. Amir Berkan, président du réseau algérien de protection de la diodiversité marine « Probiom », lors du débat qui a suivi la projection. Ce qui a commencé par une série d’expériences a rapidement pris forme en 2016 avec l’installation de quatre petits récifs. Ce succès a permis le retour de 53 espèces d’algues, de poissons et de crustacés autour de ces colonies artificielles situées dans des zones sableuses. Ces modestes installations ont conduit à l’adoption du décret exécutif n°17-363 du 6 Rabie Ethani 1439 correspondant au 25 décembre 2017 relatif aux récifs artificiels, pour faciliter leur création. Suite à cela, Hippone Sub s’est lancé dans un nouveau projet consistant à installer deux structures pyramidales imposantes à deux mille mètres au large de Ras El Hamra, pour un budget de trois millions de dinars. Ce projet a été retardé à plusieurs reprises en raison de la pandémie de la Covid-19 et des différents confinements sanitaires. Finalement, il a été réalisé en octobre 2021. Depuis 2016 et l’installation des premiers récifs expérimentaux par Hippone Sub, les autorités, les associations, les clubs, les Organisations Non Gouvernementales (ONG) et même les particuliers ont été inspirés par cette initiative. Aujourd’hui, des projets de récifs maritimes sont en cours dans les wilayas d’Oran, Mostaganem et Skikda. Avec quelques briques, des structures en fer et une volonté inébranlable d’agir, soutenue par une équipe de scientifiques, d’écologistes, de plongeurs et de nombreux volontaires, Hippone Sub a fait la différence et a réalisé une action écologique dont les résultats se refléteront sur des décennies, voire plus. La prochaine étape, la phase trois du projet de récifs artificiels d’Hippone Sub, consistera à installer deux nouveaux récifs de grande taille, en utilisant, cette fois, des wagons de train.
Soufiane Sadouki
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