Face à l’opération de charme menée par le secrétaire général du parti du front de libération nationale en vue de se maintenir à son poste, les détracteurs de Abou el Fadhl Baadji ne restent pas les bras croisés. Loin s’en faut puisque juste après l’annonce du secrétaire général du vieux front affirmait il n’y a pas longtemps, du report du 11e congrès à la prochaine rentrée sociale, des cadres et des structures au niveau local du parti mènent une campagne pour collecter des signatures des membres du Comité central du parti dans le but de provoquer une session extraordinaire. L’objectif de la démarche étant clair, destituer l’actuelle direction et un parlementaire est allé jusqu’à solliciter l’intervention du président de la République pour « mettre un terme à la situation que le FLN vit». Ainsi, des rencontres de « contestataires » sont organisées périodiquement ces derniers temps, comme c’est le cas il y a une semaine à Oran, nous affirmait, hier samedi, un cadre du vieux front sous le sceau de l’anonymat. Ces contestataires réussiront-t-il à réunir les signatures des deux tiers des membres du Comité central pour convoquer une session extraordinaire ? Pas sûr, du moins pour le moment. Par ailleurs, le député Zakarya Bedroune a, via une vidéo posté sur facebook, évoqué les «tensions» au sein du parti et les lettres de «dénonciation» de la direction qui parviennent, «chaque jour », des structures du vieux front de différentes régions du pays. Et au parlementaire de Mila d’affirmer que le groupe parlementaire du parti FLN est scindé «en trois fractions ou plus», à cause, expliqué-t-il, du SG qui, «voudrait se diriger vers un congrès sur mesure», ce qui, poursuit-il, ne va qu’«accentuer la crise au sein du parti». Ce qui fait que le député joint sa voix à celles qui appellent à une réunion extraordinaire du Comité central afin d’élire une nouvelle direction qui ferait « consensus » et qui « se pencherait sur la situation organique du parti, avant d’aller vers un congrès». Ne se contentant pas de cela, le député souhaite même une intervention du chef de l’Etat pour, selon lui, «mettre un terme à la situation que vit le parti». Pour rappel, Abou el Fadhl Baadji mène depuis peu des opérations de charme en direction des cadres du vieux front en vue de se maintenir à son poste à l’occasion du onzième congrès qui se tiendra vraisemblablement à la prochaine rentrée sociale. Une opération de mobilisation des soutiens dont il accélère la cadence pour couper l’herbe sous les pieds de ses détracteurs qui ne désespèrent pas de le débarquer de la tête du parti. Ainsi, après avoir réuni, une autre fois, il y a quelques jours les mouhafedh et les secrétaires des commissions transitoires, le secrétaire général du P/FLN a tout récemment regroupé les membres du conseil de la nation issu du parti. Une opération réussie puisque sur les 58 membres composant le groupe parlementaire du FLN au niveau de la chambre basse du parlement, 52 étaient présents dont 12 par procuration affirme le parti. L’occasion pour Baadji de «remercier les sénateurs pour leur discipline et engagement », insistant sur «la coordination» entre les instances du parti et les parlementaires à travers «l’ouverture de permanences» pour recevoir les citoyens et l’accompagnement de l’opération de présentation des bilans par les assemblées locales élues. Lors de sa réunion avec les mouhafedh qui étaient tous présents et qui avaient, à l’occasion, adopté une «résolution de soutien et de fidélité», Baadji avait annoncé le report du 11e congrès national du FLN, initialement prévu pour 2022, pour probablement la prochaine rentrée sociale, mettant en avant la «pression» qui existe sur les établissements hôteliers publics durant cette période précise de la saison. «Il est quasiment impossible de réserver durant l’été pour un événement qui accueillera plus de 4000 congressistes», avait expliqué celui qui bénéficie d’une campagne de soutien sur les réseaux sociaux depuis des semaines, louant ses mérites dans notamment les résultats engrangés parle vieux front lors des divers scrutins rentrant dans le cadre de la feuille de route politique du président de la République portant renouvellement des institutions élues.
A.K.
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