La salle de conférences de l’hôtel Park Mall de Sétif a abrité, jeudi 25 et vendredi 26 mai, les 19èmes journées des infirmiers et médecins en hématologie. Ce congrès a été organisé par la Société Algérienne d’Hématologie et de Transfusion Sanguine (SAHTS), en étroite collaboration avec la faculté de médecine de l’université Ferhat Abbas de Sétif. Il a réuni des médecins spécialistes et généralistes, ainsi que des paramédicaux venus de tous les services d’hématologie du pays. Selon Pr. Mahdia Saidi, cheffe du service d’hématologie et de thérapie cellulaire du centre de lutte contre le cancer de Batna et présidente de SAHTS, ce congrès, qui s’intéresse à la formation des médecins et des paramédicaux, s’inscrit dans le cadre de la formation continue du personnel des deux corps. « Dans notre société savante, nous accordons beaucoup d’importance à la formation des infirmiers, au même titre que celle des médecins généralistes et spécialistes, car nous croyons que les paramédicaux ont un rôle primordial, peut-être plus important que celui des médecins. Et pour cause, ils sont plus proches des patients et assurent le lien entre ces derniers et les médecins », nous a confié d’emblée notre interlocutrice. Cette dernière s’est réjouie de la tenue de cette édition à Sétif. Elle a souligné, par ailleurs, que l’hématologie reste une spécialité peu connue du grand public qui pense qu’elle se limite à la transfusion et aux anémies. « Pas moins de 80 % des pathologies de l’hématologie sont cancéreuses. Les lymphomes et les leucémies sont les maladies les plus répandues. Ce sont les plus graves parmi les maladies du sang, qui ne peuvent pas être traitées en ambulatoire et nécessitent une hospitalisation dans un environnement hospitalier adéquat. Les services d’hématologie doivent être particuliers dans leur structure, car il est nécessaire d’avoir des chambres d’isolement en raison des infections fréquentes liées à la maladie et aux traitements administrés », déclare la présidente de la société d’hématologie. Et d’ajouter : « Pour la deuxième journée consacrée à la formation des médecins, le comité scientifique a élaboré un programme riche dont le thème phare est le lymphome de Hodgkin, un cancer des ganglions qui touche principalement les jeunes, avec une prévalence de 1,8 pour 100.000 habitants. C’est un cancer totalement curable grâce à une combinaison de traitements, tels que la chimiothérapie et la radiothérapie. Actuellement, le taux de guérison est encore plus élevé grâce à l’utilisation de l’imagerie spécifique. La tomographie par émission de positons, à titre d’exemple, qui nous renseigne sur le taux de guérison et nous permet d’éviter de poursuivre un traitement non seulement inutile, mais également susceptible d’avoir des conséquences néfastes ». Notre interlocutrice a indiqué que l’étiologie de ce cancer n’est pas bien connue, car plusieurs facteurs, environnementaux notamment, sont incriminés. Elle tient à préciser que le diagnostic est dans 90 % des cas facile car il repose sur des analyses anatomopathologiques. Cependant, elle tire la sonnette d’alarme en disant : « Lorsque l’on dit que ce cancer, qui touche les jeunes, est guérissable, c’est une bonne chose. Toutefois, il est important de considérer les conséquences à long terme en matière de coût et de complications. Trente, quarante ou cinquante ans plus tard, les patients peuvent développer des pathologies liées aux traitements qu’ils ont reçus, tels que la chimiothérapie et la radiothérapie. Il est donc nécessaire de mettre l’accent sur le traitement du lymphome de Hodgkin afin de prévenir ultérieurement l’apparition d’un cancer secondaire ou d’une pathologie cardiaque. Le choix de ce thème n’est pas fortuit. Nous souhaitons donner de l’espoir aux patients atteints de cette pathologie », a conclu la cheffe de file des organisateurs. Elle a également révélé, en réponse à une question de L’Est Républicain, que la société dont elle est présidente a toujours plaidé en faveur d’une plus grande importance accordée aux services d’hématologie, tout en soulignant que celui qu’elle dirige répond aux normes requises à hauteur de 70 %. De son côté, Pr. Hakim Hamouda, médecin-chef du service d’hématologie du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) Abdennour Saadna de Sétif, a tenu à souligner que les quatre spécialistes, les trois maîtres de conférence et les quatre résidents du service s’occupent, avec les moyens disponibles, des patients de Sétif et des wilayas environnantes, malgré le manque de personnel paramédical qui doit être renforcé. « Nous assurons quotidiennement des consultations pour un nombre variant entre 120 et 150 patients par jour. Nous disposons seulement de 18 lits dans notre service. Notre préoccupation est d’augmenter le nombre de lits d’hospitalisation », nous a confié le responsable du service. Il est à noter que le centre de lutte contre le cancer Abdelghani Mokhtari de Sétif n’assure pas d’hospitalisations, ce qui entraîne une surcharge pour le service d’hématologie du CHU de Sétif.
Faouzi Senoussaoui
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