Le cimetière de Lalla Khroufa remonte au début des années 1600 et est situé entre le prolongement de la rue Biskri Ali (ex-Bayard), derrière les écoles Hippone pour garçons et filles, et la rue Boutiah Salah (ex-Bélisaire), dans le quartier populaire de la cité Auzas. Le maire de la ville, Youcef Chouchène, qui est bien familiarisé avec le quartier, est interpellé afin de prendre en charge ce lieu de repos éternel. Des tombes de résistants à l’invasion italienne sont toujours présentes, mais elles se trouvent dans un état détérioré, ayant été déterrées, envahies par les « mauvaises » herbes et négligées en termes d’entretien, mais aussi de quelques familles du quartier. L’une des figures les plus connues inhumées dans ce cimetière est Sidi Brahim Bentoumi, dont le mausolée se trouve à l’entrée ouest de la ville. Des indus-occupants se sont même approprié des espaces de ce cimetière, profanant ainsi sans scrupule un lieu historique de l’antique Bouna. Ce cimetière, connu sous le nom de Lalla Khroufa, a survécu après celui de « Maqbaret Etolba », qui se trouvait à l’emplacement actuel de l’hôtel Sheraton et de l’hôpital du Caroubier, bien avant l’apparition du cimetière de Zeghouane, des siècles plus tard. On se souvient qu’au début de la construction de l’hôtel sur la place du 19 juin, des crânes avaient été découverts, suscitant un certain émoi à l’époque. Il est fort probable qu’ils provenaient d’anciennes sépultures de Maqbaret Etolba. Annaba compte plusieurs autres cimetières, parmi lesquels on peut citer le plus récent, celui de Bougantas, ainsi que ceux de Sidi Achour, de Sidi Aïssa, et de Sidi Salem qui a remplacé l’ancien cimetière de « Boudouma » qui était situé en bordure de la mer. On peut également mentionner les champs du repos de Bouhdid et de Sidi Harb, ainsi que celui du huitième situé sur la route menant à Seraïdi. Sans oublier celui de Bouhamra, ainsi que le cimetière juif de Jebenet Lihoud et le cimetière chrétien qui se trouve plus bas que les Crêtes. Par ailleurs, la ville d’Annaba prévoit l’ouverture d’un immense cimetière à Sidi Salem, à proximité de celui qui a accueilli les dépouilles des personnes décédées suite à la contamination par le virus de la Covid-19. En ce qui concerne le cimetière de Lalla Khroufa, il abrite une partie des résistants locaux qui s’étaient opposés aux envahisseurs toscans qui cherchaient à occuper l’antique Bouna.
Ahmed Chabi
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