Fermé depuis plus de vingt ans pour des raisons sécuritaires, Hammam Sidi El Hadj, situé dans la commune de Loutaya, à 35 kilomètres au nord de Biskra, est dans un état pitoyable. Dans le temps, il recevait des dizaines de curistes venus profiter de ses eaux thermales d’excellente qualité, se rappelleront les plus anciens. Maintenant, il est abandonné à la dégradation et aux herbes folles. Certains disent qu’il serait même devenu un lieu de débauche clandestine. Pourtant, son propriétaire et exploitant légal, Ameur Boudjemaâ, qui était en litige avec des parties adverses que la justice a déboutées à l’issue de longs et fastidieux procès, poursuit toujours le rêve de le rouvrir et de lui redonner vie. Ceci « pour le bien de toute la région et du secteur du tourisme thermal où la wilaya de Biskra se prévaut d’être un leader national », souligne-t-il. Se disant érodé par deux décennies de procédures judiciaires et de luttes contre ses détracteurs pour faire valoir ses droits, cet investisseur porte néanmoins l’ambition de rénover et de remettre en activité ce centre thermal « avec à la clé la création de dizaines de postes d’emplois directs et indirects », promet-il. Il détient les plans techniques et architecturaux de son projet, un registre de commerce et une liasse d’autorisations dont un permis d’exploitation. Ce qui lui manque pour entamer les travaux de rénovation, c’est la levée des réserves sécuritaires émises à son encontre au début des années 2000, qui lui ouvrirait le droit de bénéficier d’une autorisation de réhabilitation. « Tous les verdicts des tribunaux sont en ma faveur. Toutes les administrations compétentes en charge de l’urbanisme, du contrôle de la conformité, de l’hygiène et du respect du cahier des charges ont donné leurs accords pour ce projet. Il ne me manque plus qu’un papier attestant que celui-ci ne constitue pas un danger pour l’ordre public que délivre la wilaya », déclare-t-il. La fin du calvaire pour cet homme qui aura sué sang et eau pour ce hammam est-elle proche ? En tout cas, il est sur place depuis deux ans. Il paye ses employés dont des gardiens et des manutentionnaires, en attendant une issue positive à cette affaire, a-t-on relevé.
Hafedh M.
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