De nombreux parents d’enfants inscrits dans des crèches de la ville de Biskra se retrouvent dans l’embarras et le désarroi à cause de la fermeture de certaines de ses structures, « survenue soudainement et sans prévis », déplorent-ils. Des couples de fonctionnaires et de travailleurs dans différents secteurs expliquent qu’ils se retrouvent ainsi dans l’expectative, ne sachant à qui confier leurs jeunes progénitures. En accompagnant leurs bambins en début de semaine vers ces unités d’accueil et de prise en charge durant la journée, ils ont trouvé portes closes, à leur grand dam. Renseignements pris sur cette situation qui chamboule complètement les emplois du temps de dizaines de familles, il s’avère que douze crèches de la reine des Ziban ont reçu des ordres de fermeture de leurs locaux et de cessation de leurs activités. Ces notifications, émanant de la Direction de l’Action Sociale (DAS), leur ont été remises par des huissiers de justice ou des agents de la Sûreté nationale, a-t-on appris. La DAS leur demande de renouveler leur dossier d’agrément et de fournir de nouveaux documents attestant de la conformité des locaux et du matériel pédagogique, ludique, de sécurité, de repos et de détente, utilisé pour les enfants, ainsi que la liste des puéricultrices professionnelles et du personnel actifs dans ces crèches. Encore une fois, les propriétaires et gérants de celles-ci s’élèvent à l’unisson contre cette façon d’agir de l’administration. Ils l’accusent de pratiquer une tyrannie injustifiée « à l’encontre d’une corporation réputée pour le séreux de son travail et son profond respect de la loi et de la réglementation régissant ce secteur sensible, du fait qu’elle s’occupe du bien le plus précieux des familles ayant besoin de leurs services », soulignent-ils. « Nous activons depuis 2011 en conformité avec les dispositions légales. Nous avons été surpris de recevoir une notification d’arrêt de nos activités au prétexte que nous n’avons pas fourni un document prouvant la conformité urbanistique et architecturale de nos locaux. Nous pouvons l’obtenir après que plusieurs départements administratifs qui donnent leurs avals. Ou bien, il est possible de mandater un bureau d’étude agréé. Il aurait juste fallu que la DAS nous contacte et nous explique la modification des éléments requis pour poursuivre nos activités au lieu de procéder en catimini, comme un adversaire ou un ennemi. Notre colère est d’autant plus décuplée contre cette administration que des crèches d’autres wilayas profitent de l’allègement des procédures en application de nouvelles règles édictées par les autorités compétentes », se plaint la gérante de la « Crèche les petits poussins », en porte-voix de ses collègues. A noter que cette crèche est connue à Biskra pour l’excellence de son travail. À tel point que des universitaires ont élaboré des thèses sur une initiative de grande portée sociale qu’elle a initiée. Dans un projet pilote et unique en son genre, elle a signé une convention avec le « centre de l’enfance assistée de Biskra » pour accueillir et prendre en charge des enfants sans famille. Les résultats obtenus et l’épanouissement des enfants abandonnés, mis en contact avec leurs pareils, ont laissé plus d’un observateur sans voix, faut-il le noter. « Les crèches employant un panel de travailleurs et rendant un immense service aux familles ne méritent pas un tel traitement de l’administration. Cet ordre de fermeture est un acte antisocial. Nous allons demander une audience au wali de Biskra pour lui expliquer de vive voix l’avanie dont nous sommes victimes », a conclu notre interlocutrice. A noter que toutes nos tentatives pour recueillir le point de vue du directeur de la DAS sur cette affaire sont restées infructueuses.
Hafedh Moussaoui
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