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Agroalimentaire : L’huile 100% algérienne, un rêve qui devient réalité

« Suite à l’inauguration et l’entrée en production, mardi à Bejaïa, du complexe de trituration des graines oléagineuses, je vous prie de transmettre toute notre gratitude et considération au directeur du groupe Cevital, M. Malik Rebrab, ainsi qu’à tous les travailleurs et travailleuse (…) ». C’est ainsi que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a réagi à l’inauguration, le 30 mai dernier, de l’usine de Cévital spécialisée dans la production des graines oléagineuses. Dans ce message adressé à Kamel Moula, président du Conseil du renouveau économique algérien (CREA), Abdelmadjid Tebboune a remercié les équipes de Cévital « pour les efforts louables consentis pour honorer l’engagement pris concernant la réalisation de cette usine en un temps record, et partant réaliser l’un des défis actuels de l’industrie nationale », et a qualifié d’« exploit industriel » pouvant être « un modèle pour les entreprises économiques productives et florissantes qui peuvent devenir un levier de l’économie nationale à travers les services considérables fournis à l’industrie nationale ».L’usine de trituration des graines oléagineuses avait été inaugurée à Béjaïa le mardi 30 mai. « Du champ à l’assiette », a résumé Cévital pour présenter le projet qui se chargera d’acheter des graines de soja, de tournesol et colza chez les agriculteurs algériens préalablement conventionnés avec la société pour les transformer en huile brute qui sera raffinée pour devenir de l’huile de table. Un stock de 3.000 tonnes est déjà constitué pour les besoins du lancement de cette usine dotée d’une capacité de trituration de 11.000 tonnes/jour de graines de soja, 6 000 tonnes de tournesol ou 5 000 tonnes de colza. L’usine produira quotidiennement 2 090 tonnes d’huile et 8 910 tonnes de tourteaux de soja, 2 640 et 3 360 tonnes d’huile et de tourteaux de tournesol ou 2.120 et 2.880 tonnes d’huile et de tourteaux de colza .Il faudra toutefois six mois pour que l’usine arrive à tourner à plein régime. L’objectif à terme est d’en finir définitivement avec l’importation et de ne triturer que des graines oléagineuses issues des champs d’Algérie. Pour l’emploi, 250 à 300 postes directs seront créés dans un premier temps, annoncent les responsables de l’entreprise. « C’est la première usine du genre en Afrique et l’une des quatre plus grandes au monde », assure Lounès Iheddaden, le responsable du projet cité par le site TSA, précisant que des unités similaires se trouvent dans un nombre très restreint de pays, au Brésil, en Argentine et aux Etats-Unis.  faut dire que cette usine de trituration des graines oléagineuses revient de loin. Acquis en 2017 pour un montant de près de 40 millions de dollars, les équipements de cette unité ont été trainés d’un port à l’autre en méditerranée durant plus de 4 ans. La raison ? A l’époque, les frères Kouninef devait acheter une usine de même type (mais trois fois moins importante que celle de Cévital). Très influents, ils avaient exercé la pression sur les autorités pour bloquer le matériel de Issad Rebrab. Une instruction avait été donnée à tous les ports du pays de ne pas laisser entrer les équipements achetés de Korée du Sud. A l’époque le patron de la plus grande entreprise privée du pays avait mobilisé les médias et s’en était remis à la justice. Il a beau expliquer que le projet allait créer des emplois directs et permettre au pays de ne plus importer de l’huile brute. Rien n’est fait. L’usine des Kouninef, implanté à Jijel, a commencé à sortir de terre, mais pas celle de Cévital .A l’arrivée de Abdelmadjid Tebboune à la tête de l’Etat, tout a changé. Sentant certainement l’utilité d’un tel projet pour l’économie nationale, le chef de l’Etat a donné des instructions fermes pour que l’usine entre en production. Entre-temps, l’autre usine, installée à Jijel, a été acquise par l’Etat par le billet du groupe Madar. Elle est toujours en construction. Elle va venir renforcer celle de Cévital. Désormais géré par Malik Rebrab, le fils du fondateur du groupe industriel qui s’était retiré des affaires en 2022, Cévital ambitionne de réaliser un projet similaire pour le sucre. Il s’agit d’installer une usine pour la trituration de la betterave sucrière pour la production du sucre 100% algérien.

Akli Ouali

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