Le groupement territorial de la Gendarmerie de Biskra a lancé, mercredi 31 mai, une vaste campagne d’information et de sensibilisation portant sur les fugues des enfants et des adolescents, des actes de plus en plus fréquents et touchent sans discernement toutes les catégories sociales, a-t-on appris de sources fiables. Pour ce faire, les agents en poste dans les brigades de cette institution militaire de sécurité publique, présents dans toutes les daïras et les communes, ont été chargés d’organiser des sessions de formation. Ils doivent prendre langue avec tous les travailleurs, dont les guichetiers des gares routières et ferroviaires, les commerçants sur les grands marchés fixes et ambulants et les chauffeurs et receveurs des autobus, afin qu’ils fassent preuve de vigilance. On leur assigne ainsi le devoir de signaler la présence de tout enfant ou adolescent esseulé, voulant voyager ou errant dans les rues. Ils devront alerter immédiatement les services de sécurité, et notamment la Gendarmerie nationale, via les numéros 1055 ou 103, ce dernier étant un numéro vert dévolu à la prise en charge des maltraitances faites aux femmes et aux enfants. Il va sans dire que le propos ne concerne ni une fugue musicale, ni une fugue de citadins voulant se ressourcer dans un espace bucolique et naturel. Les fugues dont il s’agit sont le fait, pour un enfant ou un adolescent, de s’enfuir sans prévenir quiconque de son domicile familial. On imagine le désarroi des familles et les conséquences néfastes sur tout le tissu social. Selon les spécialistes en psychologie sociale, les enfants prennent la poudre d’escampette vers une destination souvent secrète quand le milieu familial est vicié par des conflits conjugaux ou s’ils sont maltraités. Quant à l’adolescent, celui-ci peut vouloir montrer qu’il a la latitude de décider seul, d’être autonome et de vouloir aussi échapper au regard de la famille, au jugement des proches, et faire un pied de nez à un environnement qu’il juge menaçant. La fugue dénote souvent de problèmes relationnels endurés par les adolescents avec leurs parents, leurs enseignants et leurs proches et amis. Néanmoins, la fugueuse ou le fugueur peuvent facilement se retrouver entres les griffes de gens pervers, dépravés, profiteurs et malfaisants. « De 2019 à 2023, la brigade de la protection des mineurs du groupement de la Gendarmerie de Biskra a enregistré 48 affaires liées à la disparition d’enfants et d’adolescents, âgés de six à 17 ans, de leurs foyers familiaux, dont 18 filles mineures et 16 enfants âgés de moins de 13 ans. L’objectif de cette campagne de sensibilisation est de réduire au minimum le temps de cette disparition et de retrouver le sujet concerné avant la survenue d’un drame ou d’une agression pouvant cibler l’enfant ou l’adolescent en situation de détresse affective, psychologique et matériel », a précisé le lieutenant-colonel Hassen Cheriet, commandant du groupement territorial de la Gendarmerie de Biskra.
Hafedh Moussaoui
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